Le 02 juillet de chaque année marque la fin de l’année scolaire et le début des grandes vacances. Les écoliers kinois ont l’occasion durant ces 2 mois de profiter pleinement de leurs vacances. Ils doivent aussi chercher des activités susceptibles de meubler leurs temps, de peur de sombrer dans la paresse, la routine, etc.
Plusieurs activités sont proposées: du camping, randonnée, voyages, excursions, etc. Mais beaucoup de ces programmes de vacances paraissent luxueux pour le commun des kinois.
Vacances et pouvoir d’achat
Plusieurs kinois se contenteront de rester à domicile et passer des journées devant la télé à condition qu’il y ait aussi de l’électricité.
La télévision câblé a permis à beaucoup des jeunes de s’évader sous d’autres cieux à travers les novelas, les sitcoms, les télé réalités, les clips vidéos, etc.
Les plus téméraires organisent encore des excursions à petit budget dans les lieux de villégiature situés aux encablures de la ville.
Tous ou presque sont situés le long de la rivière N’sele ou sur le bord du fleuve Congo dans les communes de la N’sele et de Maluku.
Généralement, les groupes des jeunes (dénommés mutuelle, association, écurie), organisent des excursions touristiques. Ils se cotisent et louent un bus ou taxi bus.
D’autres personnes sont aussi invitées à participer moyennant le paiement d’un frais. Des banderoles et des affiches sont ensuite installées pour faire écho.
Malheureusement, ces types d’excursion tournent bien souvent au vinaigre. On se rappelle d’un épisode malheureux en 1997, lorsqu’une centaine des jeunes sont morts noyés à N’sele Folis.
Ce complexe comprenait une grande piscine olympique, des piscines annexes pour les enfants, un centre d’hébergement, etc.
Les militaires de l’AFDL n’ayant pas pas pu contenir les immenses foules et brouhaha, ont tiré en l’air. La panique ainsi créée a emmené beaucoup des jeunes à trouver refuge dans la piscine. Beaucoup s’y était noyé.
N’sele Folis a aussitôt été fermé et puis abandonné. Il est devenu l’ombre de lui-même. Depuis lors, les excursions ont perdu de leurs ampleurs.
À l’opposé de l’est de la ville et ses excursion, l’ouest de la ville est plus propice aux excursions en famille ou professionnelle. L’on peut notamment se défouler et s’évader à Lola Ya Bonobos, Lac de Ma vallée, Symphonies des arts, Mbudi Nature, etc. Nous sommes ici dans les communes de Mont Ngafula et de Ngaliema. Ici, les gens sont un peu fortunés et viennent s’y promener en famille, en couple ou entre amis. Ils viennent pique niquer, faire la randonnée, se baigner ou contempler la nature.
Des vacances et des nostalgies du passé
Il y avait aussi le phénomène « congé ». Il consistait pour des jeunes gens moins âgés à passer les vacances dans d’autres familles ou chez leurs parrains de baptême.
Avant la rentrée scolaire, l’hôte s’occupait des fournitures scolaires du petit vacancier. Aujourd’hui, ce phénomène tend à disparaître à cause des stéréotypes et préjugés religieux mais aussi la superstition.
Beaucoup rechigne à l’idée de confier leur progéniture à des tierces personnes fut elle de sa propre famille.
Mais le plus grand souvenir des kinois reste la Foire Internationale de Kinshasa (FIKIN). D’ailleurs, elle est immortalisée par la chanson de Fally Ipupa: eloko oyo.
Un grand espace forain bâti par Mobutu et situé dans la commune de Limete. Il y avait beaucoup des jeux tels que les auto tamponneuses, les montagnes russes, etc.
Aujourd’hui, la FIKIN après les pillages des années 90 a perdu sa beauté d’antan. Chaque année, des activités foraines et des concerts sont organisés, y compris des expositions.
Ici, les brasseries et les sociétés de télécoms rivalisent des podiums et des musiciens à produire.
Les vacances et la proximité
Qui dit FIKIN, dit forcément kermesse, voici un nouveau modèle de détente et de divertissement.
Apparu à Kinshasa sous l’époque de Mobutu, les kermesses kinoises sont des espaces festifs et forains à moindre coût.
La plus célèbre à l’époque fut la kermesse de l’écurie Yoshad organisée par Kongulu Mobutu, fils de l’ancien président. Elle avait lieu d’abord à la cours du Palais du peuple et puis à l’extérieur du Stade des martyrs.
Les kermesses permettent à toutes les catégories sociales à venir seuls ou en famille se défouler pas loin de chez eux.
Chaque quartier, chaque commune a maintenant sa kermesse. Elles se tiennent généralement au sein des maisons communales, dans les écoles et dans les espaces publics, voir privés.
Il s’agit d’un vrai phénomène de société. Elles rivalisent les unes et les autres en recherchant à attirer un grand nombre des gens et en faisant venir les célèbres musiciens et artistes.
Est-il que dans tout ça, les vacances kinoises ne ressemblent pas à celles des autres pays. Chacun ici y va de sa créativité, de ses moyens et de son milieu.
Thierry Bishop Mfundu