Le retour prochain de Jean-Pierre Bemba annonce déjà des grands bouleversements dans le paysage politique congolais. Pour ceux qui attendaient voir un Bemba concessif doivent se réveiller.
Si l’on en croit le tweet de l’un des communicateurs du MLC, tout semble déjà décidé au MLC. « le MLC n’est pas comme l’UDPS/TshisekedI et sa politique de la chaise vide, nous c’est le pouvoir, » a ainsi lâché Fidèle Babala.
Bemba, nouvelle alternative de l’opposition
Face au duo Katumbi-Tshisekedi, le MLC semble après cette déclaration, moins domptable. Un nouveau dilemme dans cette opposition qui semblait jusqu’ici favorable à l’idée d’une unité derrière ces deux ténors de l’opposition.
Déjà le fait que Kinshasa ait décidé tout bonnement d’octroyer un nouveau passeport diplomatique à Jean-Pierre Bemba ne sent pas une bonne volonté gratuite. D’autant plus qu’on voit mal Kinshasa faciliter si aisement le retour au pays de cet ancien chef de guerre. Lui qui avait même tenté de renverser le régime de Kabila avant son exil en Europe.
Il faut aussi dire que sa prodigieuse libération après 10 ans de détention continue de faire débat.
Le MLC veut le pouvoir. Mais à quel prix et par quels moyens?
Le désir manifeste du pouvoir dont fait allusion Babala démontre que le MLC n’est pas préoccupé par l’idée d’une candidature unique de l’opposition.
Le fait de mentionner l’UDPS dans sont tweet illustre mieux cette position. Il apparaît clairement que Bemba ne vient pas pour se joindre au clan Katumbi et Tshisekedi.
Cette position de Babala ouvre deux scénarios. Soit crédibiliser le présumé deal MLC-MP de parachuter Bemba à la primature. Une façon pour le MLC d’avoir le pouvoir qu’il désire. En contrepartie, accorder au président Kabila un nouveau report des scrutins. Un deal qui pourrait certainement bénéficier de l’appui du volage parti de Vital Kamerhe.
Est-ce, une nouvelle stratégie de fragilisation de l’opposition concoctée avec le camp Kabila ? Avec cette fois-là une logique pour permettre à la MP de remporter les élections. Se servir du poids politique de Bemba pour diviser cette opposition.
Car sans cet état de division, le candidat de la majorité ne pourra espérer remporter la prochaine présidentielle.
Et si Bemba était le dauphin de Kabila?
Pure spéculation bien sûre, mais au pays de Lumumba, tout est possible. Les deux scénarios évoqués ci haut peuvent corroborer cette hypothèse.
Est il que le compte à rebours a commencé. Le président congolais doit s’adresser à la nation avant le 20 juillet devant le congrès.
Plusieurs sources concordantes parlent d’une possible présentation de son dauphin lors de ce discours. Question pour le président congolais d’apaiser l’opinion nationale et internationale.
Entre temps, les congolais continuent d’espérer à des jours meilleurs. Des jours où il y aura plus de réalisations et moins des discours.
Moïse Dianyishayi