Bientôt le 30 juin, la date butoir annoncée pour le rapatriement de la dépouille mortelle de Tshisekedi. Toujours aucune lueur d’espoir quant à l’organisation des obsèques .
La famille et le parti pointent du doigt le pouvoir
Il y a peu, Monseigneur Mulumba (frère de Etienne Tshisekedi) faisait mention de la construction de son lieu de repos à N’sele. Depuis, plus rien.
Dans une déclaration aux médias, le frère du défunt a pointé du doigt le gouvernement. Il l’a accusé d’entretenir le retard pour des intérêts obscurs. Selon lui, le gouvernement n’a jamais tenu parole et n’a déboursé aucun rond pour les préparatifs des funérailles.
Le 24 juin dernier, le Secrétaire général de l’UDPS a lui aussi chargé le gouvernement. Il l’accuse de bloquer le processus.
“Si tout ne dépendait que de nous, l’UDPS et la famille biologique, on aurait enterré le président Tshisekedi depuis 2017. Il n’y a pas de volonté politique à ce sujet, » a déclaré Jean-Marc Kabund dans un média local.
Essayant de relier les causes aux effets, le S.G de l’UDPS confie que le gouvernement agi en fonction des humeurs de la communauté internationale.
« Lorsqu’ils ont des pressions extérieures, ils font semblant de discuter avec nous. De proposer des dates et après, ils se comportent de la manière dont vous le constatez, » a-t-il mentionné.
Un accord de dupe destiné à la consommation extérieure
L’accord sur les obsèques obtenu, le pouvoir s’est empressé d’autoriser le meeting de l’UDPS. Une autorisation de meeting qui a étonné plus d’un.
Deux scénarios se présentent quant il s’agit d’expliquer ce brusque changement de position du pouvoir à l’égard de la famille et de l’UDPS.
D’une part ça nous amène à crédibiliser la rumeur faisant état des tracts entre les émissaires de Joseph-Kabila et Felix Tshisekedi. Un deal mitonné par ce binôme pour remplacer Tshibala à la primature. Après maints démantèlements et désapprobations de la part de Felix, le lion semble avoir redressé ses griffes.
Et de l’autre, il s’avère que le pouvoir de Kinshasa avait lucrativement initié cette négociation à la veille du sommet de la SADEC. Une stratégie, soit-elle, pour le président Kabila de faire bonne impression devant ses homologues de la sous-région. Question d’amoindrir la pression car pointé du doigt comme instigateur de l’instabilité de son pays.
S’il en était sorti convaincant, c’est entre autre grâce à un argument démocratique de taille taille: son sens pousse de la démocratie.
Pendant son audition à Luanda, son plus grand opposant se tapait un meeting XXL à la place Sainte Thérèse sous la bénédiction de l’Hôtel de ville et la sécurisation on ne peut plus pro de la PNC.
Ainsi, l’on pouvait facilement croire à la mise en marche de l’accord du 22 en attendant le compromis sur la date. Une chose qui ne viendra peut être jamais. Déjà que nous sommes à 5 jours de la date butoir du 30 juin. Ni le caveau familial n’a été construit ni aucune disposition pour le rapatriement.
Entre temps, le corps du Sphinx , contrairement à ceux du couple Olangi, continue à refroidir à la morgue. Et ce, pour un peu plus longtemps que prévu.
Alors qu’ils étaient venus en masse consoler la famille Olangi, les bonzes du régime furent surpris par l’enthousiasme créé par l’arrivée de Félix Tshisekedi.
Raison de plus de ne pas se faire voler la vedette aux funérailles de son père. Pure spéculation diront certains mais la réalité n’est pas si différente que ça.
Moïse Dianyishayi