Situation des réfugiés en RDC: Des chiffres alarmants

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Réfugiés congolais

Le 20 juin de chaque année, le monde entier célèbre la journée mondiale des réfugiés. Depuis les violences des rebellions du début des années 2000, la situation des réfugiés congolais est toujours aussi préoccupante.

Selon le HCR, la situation en RDC est l’une des crises les plus complexes au monde, et elle s’est détériorée du fait de l’escalade de plusieurs conflits locaux.

Pour l’année 2018 en cours, l’on compte environ 5 millions de Congolais de RDC qui ont quitté leurs résidences pour trouver refuge ailleurs.

Dans ce lot, il y a 674 879 réfugiés arrivés dans d’autres pays africains et 4,35 millions de déplacés internes en RDC. Ceci place la RDC parmi les plus importantes crises de déplacement au monde.

Le Gouvernement de la RDC estime que ces chiffres sont exagérés.

 

Les violences à la base des déplacements de population

Les violences en RDC génèrent une hausse des afflux de réfugiés vers l’est et au centre du pays, dans la région de Kasaï selon le porte-parole du HCR Babar Baloch.

Le HCR, est d’ailleurs très préoccupé par les violences sporadiques à l’est de la RDC, qui pousse un grand nombre de Congolais à fuir vers les pays voisins, au Burundi, en Tanzanie et en Ouganda.

Des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes ont abandonné leur foyer, dans un contexte d’opérations militaires intensifiées contre les groupes armés Maï Maï au Sud-Kivu.

Depuis janvier, près de 7 000 personnes ont traversé la frontière vers le Burundi voisin et 1 200 autres sont arrivées en Tanzanie. Tous les jours ou presque, des contingents des réfugiés débarquent dans ces pays.

Par ailleurs, de nombreux civils seraient déplacés à l’intérieur du Nord et du Sud-Kivu, dans des conditions précaires sans abri ni nourriture.

Ces réfugiés et déplacés fuient le recrutement forcé, la violence directe et autres abus perpétrés par les groupes armés. D’autres expliquent avoir fui en prévision d’opérations militaires et poussés par la peur.

Pour rappel, l’armée depuis plusieurs années les opérations Sukola I et Sukola Il à l’est du pays contre les groupes armés sans grand succès.

Au cours de son passage au plateau de TV5, le Ministre des affaires étrangères a reconnu les difficultés auxquelles cette armée doit faire face.

Il est impératif de garantir un passage sûr aux personnes qui fuient les violences et l’accès humanitaire aux personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Les Congolais rejoignent le Burundi principalement via la traversée du lac Tanganyika à bord de petits bateaux de pêche. Les conditions de réception sont insuffisantes dans les zones côtières du lac Nyanza et de Rumonge où ils arrivent, avec un accès limité aux abris, aux installations sanitaires, à l’eau potable et aux vivres.

En collaboration avec les autorités et ses partenaires, le HCR fait son possible pour transférer les réfugiés vers des centres de transit et des camps – déjà surpeuplés – dans le nord et l’est du Burundi.

Les Congolais ne sont pas les seules victimes de cette montée de violence. Le HCR est également préoccupé par la situation de plus de 43 000 réfugiés burundais qui vivent au Sud-Kivu, principalement à Lusenda et Mulongwe.

Pour le moment, ces installations n’ont pas été affectées par les combats, et le HCR demande à toutes les parties au conflit de respecter le caractère humanitaire de ces sites et de s’abstenir de toute activité qui pourrait entraver l’aide humanitaire.

En Tanzanie, les Congolais arrrivent également via la traversée du lac Tanganyika. Ils traversent directement depuis le Sud-Kivu vers des lieux dans et autour de la ville de Kigoma. Beaucoup sont épuisés et malades. L’afflux met à rude épreuve les abris, le réseau de distribution d’eau potable et les installations sanitaires existants. Beaucoup n’ont d’autre choix que de dormir en plein air. « Le HCR mobilise l’aide humanitaire, y compris la nourriture, l’eau et le soutien médical pour les zones d’accueil. Nous nous préparons également à transférer les nouveaux arrivants vers le camp de réfugiés de Nyarugusu, dans le nord-ouest du pays, » a déclaré le porte parole du HCR.

En Ouganda, le nombre d’arrivants congolais est également en hausse, en raison des conflits au nord de la RDC : des violences intercommunautaires dans la province de l’Ituri, ainsi que les activités de groupes armés et des offensives militaires au Nord-Kivu.

Depuis décembre 2017, plus de 15 000 personnes ont traversé la frontière de l’Ouganda à pied ou via le lac Albert, à bord de bateaux de pêche et de canoés. Le nombre des arrivants en janvier – près de 330 personnes par jour – est quatre fois plus élevé qu’en décembre. Actuellement, les chiffres sont en baisse par rapport en 2017.

Le HCR apporte son appui aux autorités pour l’accueil des nouveaux arrivants et leur transfert vers deux camps, Kyangwali – à cinquante kilomètres à l’est des rives du lac Albert – et Kyaka II dans le sud-ouest du pays.

Au Rwanda, après la mort d’une dizaine des réfugiés à la suite des protestations contre leurs difficiles conditions de vie, la situation est un peu évolué. Les réfugiés ont même droit au wifi gratuit dans les camps des réfugiés.
Mais à quel prix ?

 

20.000 congolais réfugiés en Angola à cause des violences au Kasaï

Selon l’agence onusienne, plus de 20.500 ont franchi la frontière angolaise depuis le début du mois d’avril 2017. L’afflux a été plus important dans la province de Lunda Norte, frontalière de la RDC. Au plus fort des violences, l’on comptait jusqu’à 3.000 arrivées en territoire angolais par jour.

Face à cet important afflux, « l’armée angolaise a transporté les nouveaux arrivants depuis les points frontaliers vers les deux centres de réception de Cacanda et Moussunge », a déclaré un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d’un point de presse à Genève.

Selon le HCR, les femmes, les enfants et les personnes âgées, pour la plupart, sont arrivés dans un état de santé très précaire après avoir marché deux à trois jours jusqu’à la frontière.

Plusieurs de ces refuges portaient des cicatrices et des brûlures sur les corps. Aujourd’hui, la situation s’est un peu améliorée. Beaucoup des réfugiés ont traversé la frontière en sens inverse. Mais d’autres craignent encore les représailles de l’armée et des milices Kamuena Nsapu.

Les déplacés internes du Kasaï estimés à des centaines des milliers des personnes sont exposés à des conditions rudes.

Près de 400.000 enfants sont menacés de famine.

Les autorités congolaises doivent prendre des mesures d’urgence pour rapatrier et venir en aide à ces compatriotes.
Ayant refusé de prendre part à la réunion des bailleurs de fonds à Genève sur la situation en RDC, les autorités doivent démontrer leur maturité et prendre les taureaux par les cornes.

Le Ministre des affaires étrangères avait annoncé la création d’un fonds de 150 millions de $ pour venir en aide aux plus démunis des congolais. Une agence qui devait ces fonds a d’ailleurs été créé mais aujourd’hui, rien n’a encore été fait. Et cette agence n’existe que sur papier.

Sur terrain, seules les organisations spécialisées de l’ONU telles que le HCR, l’UNICEF viennent en aide aux réfugiés. Ils sont appuyées par des ONG locales et internationales.

Contester les chiffres c’est bon mais agir c’est mieux.

 

Thierry Bishop Mfundu

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