Arrêté ministériel sur les Médias en ligne : régulation ou tentative de musellement?

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Mende contre Fayulu

Le Ministre des communication et médias, Lambert Mende a signé jeudi 14 juin un arrêté sur les médias en ligne. Le but de cet arrêté est de réguler ce secteur qui non seulement explose mais se comporte comme un enfant roi.

Face aux médias traditionnels en perte de vitesse, les médias en ligne ont actuellement le vent en poupe. Leur influence sur la population et la diaspora est devenue non négligeable. D’où l’urgence d’une régularisation selon le ministère de la communication et médias.

Mais, pris, à quelques mois des scrutins électoraux, cela n’est-il pas un moyen de limiter leur influence et de les contrôler ?

 

Media en ligne: une zone de non droit

L’avènement des médias en ligne a bousculé le paysage médiatique en RDC. À la différence des médias traditionnels où les médiums sont immobiles à cause des plusieurs contraintes. Plusieurs professionnels des médias ont trouvé en ces médias une alternative peu courantes et facile d’accès pour la masse populaire.

Ainsi, après des débuts timides, aujourd’hui ils sont des centaines et la tendance va en augmentant.

N’ayant aucune charte, chaque média en ligne agi à sa manière et à sa façon. Beaucoup ne respectant nullement l’éthique et la déontologie journalistique.

L’Etat dans son rôle de régulateur devrait s’en mêler pour replacer le cadre et la ligne à suivre pour tout média en ligne opérant en RDC.

 

Arrêté du ministre : réguler ou contraindre ?

Le ministère de la Communication n’ignore pas l’impact de médias en ligne. Leur influence tant sur l’opinion locale qu’internationale n’est plus négligeable .

L’on se rappelle sans doute de leurs influences lors des marches du CLC, des manifestations des mouvements citoyens, les obsèques de Rossy, etc.

Dans son arrêté, le ministre Mende a demandé l’ouverture d’un registre de déclaration préalable d’exploitation des médias en ligne.

Un registre où seront annotés les différents médias en ligne opérant dans l’espace médiatique congolais.

Et toutes personnes physiques ou morales désirant exploiter le média en ligne est désormais censée le déclarer aux services de l’Etat en charge de cette tâche.

 

Toute publicité en ligne doit obtenir l’aval des autorités

C’est désormais obligatoire, toute publicité doit être autorisé par les autorités.

« Tout message publicitaire sur un média en ligne doit (désormais) passer avant sa diffusion au près des institutions publiques chargées du contrôle de la publicité. » Lit-on dans cet extrait tiré de l’article 5 du dit arrêté.

Cet arrêté interdit par ailleurs tous contenus à caractère libertin. Il y a entre autres des publications faisant l’apologie du crime. Ou qui favorise la dépravation des moeurs, l’incitation à la violence, etc.

Des mesures censées encadrées ces médias.

 

Aucune mesure répressive ni contraignante

Seulement l’arrêté n’a prévu aucune mesure disciplinaire ni sanction en cas de refus de conformité. Aucune!

Déjà la suspicion de museler aussi cet autre secteur médiatique se manifeste de plus en plus dans l’opinion. Et l’on craindrait que des mesures arbitraires soient prises en vue d’empêcher un média de fonctionner.

Le gouvernement à défaut de ne pouvoir contrôler chercherait-il à cibler certains médias et connaitre leurs contenus? Ce traçage voulu par le ministre servira-il au monitoring au renseignements? Des questions qui sûrement, auront des réponses dans la pratique.

Entre-temps, les médias en ligne qui opèrent déjà ont 4 semaines et 2 jours pour se conformer à ce nouvel ordre de tutelle. Et le compte à rebours est déjà lancé.

 

Moïse Dianyishayi

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