Bensouda/ Libération Bemba: « Cet acquittement définitif est le résultat d’une Chambre divisée »

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48 heures après la libération de Bemba, des voix se font entendre pour dénoncer la procédure qui a débouché à son acquittement. Parmi ces voix, il y a celle de Fatou Bensouda, Procureure générale de la Cour Pénal Internationale (CPI).

Cette dernière ne digère toujours pas que Bemba soit libéré par la Chambre d’appel. Cela, au vu « des témoignages et preuves irréfutables requis contre lui depuis le début de ce procès, » estime-t-elle.

Selon elle, la Chambre d’appel devrait habituellement s’en remettre à l’appréciation des éléments de preuve effectuée par la Chambre de première instance.

« A moins que la partie à l’origine du recours ne démontre que cette même Chambre n’aurait pas pu raisonnablement parvenir à la conclusion formulée quant aux faits au vu des éléments de preuve disponibles, » peut on lire dans sa déclaration de mercredi 13 Juin 2018.

 

Bensouda reproche la procédure de la Chambre d’appel

La procureure pense que « une telle façon de procéder revient, semble-t-il, à confondre le niveau de la preuve, que la Chambre de première instance applique après avoir pris connaissance de tous les moyens de preuve, avec les critères applicables à l’examen en appel, que la Chambre d’appel doit retenir lorsqu’elle examine le jugement. »

Car les chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité portés contre M. Bemba, poursuit-elle, « avaient été confirmés par la Chambre préliminaire. Comme les juges dissidents l’ont fait observer, la Chambre de première instance a entendu 77 témoins et admis 733 éléments de preuve. »

Un nombre tellement important censé asseoir la condamnation prononcée contre cet ancien vice président congolais selon Bensouda.

Sans omettre le caractère irrévocable des décisions de cette chambre, Bensouda rechigne. Elle reste persuadée que  » l’affaire portée contre M. Bemba était solide et étayée bien l’ensemble des preuves présentées devant la Cour. »

Bensouda laisse entendre, entre les lignes, une autre probable tournure dans cette affaire à l’avenir ou si non une erreur procédurale à corriger prochainement.

 

La CPI devra-t-elle par conséquent payer les pots cassés?

Si Bemba est blanchi, il est donc exempté de toutes les charges et leurs conséquences pénales.

Pourtant les faits (viols et massacres) restent réels. Les victimes existent et ont droit à la réparation de ces crimes et barbaries subis.

A défaut des responsabilités clairement établies pour endosser ces massacres perpetrés en RCA, le fond au profit des victimes, la CPI prévoit de mobiliser 1 million pour venir en aide à ces victimes. Cela pour atténuer le mécontentement et la colère des 5000 victimes centrafricaines, autour de l’acquittement de JP Bemba.

Un mécontentement qui se fait de plus en plus sentir en RCA.

 

Entre temps Bemba traîne encore au Pays-bas

Si son avocat le déclarait hier en direction de Bruxelles, plusieurs sources renseignent que Bemba est encore aux Pays bas.

Est-il que durant ses 10 années passées en prison, Bemba a perdu pas mal de ses papiers. Ainsi reste-il en dehors de la Belgique jusqu’à se conformer avec l’Etat Belge explique un cadre du MLC à Radio Okapi.

Son retour à Kinshasa dépendra de la décision finale qui devra se faire connaitre le 04 Juillet 2018.

 

Moïse Dianyishayi

2 Comments

  1. Bensouda est incapable de justifiée comment elle n’a pas pu soudoyer les juges à la base de cet acquittement. Alors que lors de son dernier passage au Palais de la Nation DRC elle prometta l’incarcération de JP Bemba jusqu’en 2026.
    Elle est consciente olié Biloko ya Mbwa zala mbangu. Cette fois elle doit renforcer la sécurité de sa famille au risque des représailles pour non respect de contrat. (Film le transporteur)

  2. Dix ans c’est au delà de l’imaginable comme temps nécessaire pour conduire un procès quelque soit sa complexité. C’est une indication que le tout était une mascarade politique des super-puissants politiques du monde. Les puissants du monde avaient besoin de mettre JP Bemba en jachère pour avancer leurs intérêts au Congo et ils ont eu largement gain de cause en termes de ces intérêts. Mais quelque chose a foiré dans leurs calculs quant à la catastrophe humanitaire qu’est devenu le Congo, y compris en termes des droits humains. Et l’assassinat sauvage des 2 experts et le questionnement dessus y compris de la part de leurs familles a maintenant si embarrassé les super -puissants qu’ils ont maintenant décidé de rapeller JP Bemba de sa jachère. La procureure n’est qu’un pion pitoyable dans tout ceci et l’apprend à ses dépends.

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