Entre Tshibala et Olengankoy c’est carrément le jour et la nuit. Les alliés d’hier sont devenus les pires ennemis d’aujourd’hui.
Sans considération aucune pour la Res publica, les deux compères ont amené leurs luttes d’influence dans la chose publique. On assiste depuis quelques jours à une succession des destitutions mutuelles par les partisans de l’un ou de l’autre camp au sein du RASSOP/ Kasa Vubu.
Tout commence avec l’attitude adoptée face à la marche des laïcs catholiques du 21 janvier 2018. Si Bruno Tshibala par le biais de son conseiller appelle à la tenue d’une autre marche pour contrer celle des catholiques. Olengankoy estime quant à lui qu’il ne faut pas se confronter à l’église catholique.
Patrick Mutombo, conseiller de Tshibala annonce aussitôt la tenue prochaine d’une conclave pour remplacer Olengankoy. Il déclare en outre que ce dernier ne peut plus engager le RASSOP.
Entre-temps, les partisans d’olengakoy sont eux aussi montés au créneau pour destituer Bruno Tshibala.
Olengankoy demande au Ministère de l’intérieur d’enregistrer le RASSOP comme une plateforme électorale. Ce qui a amené à une levée des boucliers d’une partie des ministres issus du RASSOP. Ils ont destitué Olengankoy. Et ils l’ont remplacé par Tshibala comme président a.i du Conseil des Sages du RASSOP.
Dans cette optique, Bruno Tshibala risque de devenir à la fois Premier Ministre et président du CNSA. Ce qui est incompatible avec l’accord du 31 décembre.
On est carrément dans le remake Kasa Vubu et Lumumba de 1960.
Que de s’arrêter au niveau de leur plateforme seulement, cette guerre de leadership s’est étendue jusqu’à la gestion des affaires publiques.
Qui peut convoquer le tripartite CENI – CNSA – GOUVERNEMENT ?
À cette question, la réponse dépend que l’on soit du camp de Tshibala ou d’olengakhoy.
Le 28 mai 2018 dernier, Bruno Tshibala a convoqué une tripartite CENI-CNSA-Gouvernement. Le but de cette réunion est d’évaluer l’accord de la Saint Sylvestre. Il fallait aussi, selon Tshibala, tirer une conclusion sur l’enrôlement des congolais de l’étranger.
Curieusement, le Président du CNSA, Olengankhoy boycotta cette tripartite. À son tour, il promet la tenue pour bientôt de la « vraie Tripartite ».
Dans un communiqué de presse, il annonce que Bruno Tshibala n’a pas qualité de convoquer cette réunion afin d’évaluer le processus électoral.
Selon Valentin Vangi, le rapporteur du CNSA, « l’accord a recommandé au CNSA de s’acquitter de son devoir d’organiser des réunions d’évaluation du processus électoral au moins une fois tous les deux mois.
Donc, ici, en toute logique, c’est la personne qui évalue qui doit convoquer la rencontre, pas celle qu’on doit évaluer », a-t-il indiqué.
Le 30 janvier dernier, le président du CNSA avait écrit au gouvernement et à la CENI pour inviter les deux parties à la réunion tripartie. « Il a renouvelé sa correspondance le 20 février et en mars, sans obtenir de suite » selon Valentin Vangi.
Or, l’accord de la Saint-Sylvestre reconnait au président du CNSA la prérogative de convoquer le tripartite.
Il apparaît clairement que le CNSA est devenue quasiment une coquille vide. Et Olengankoy semble être le seul à ne pas le comprendre.
D’ailleurs, sa plateforme ne figure même pas dans la liste des partis et regroupements publiés dans le journal officiel. Quand on sait que c’est lui qui est censé faire des recommandations au ministère de l’intérieur pour agrément.
Thierry bishop Mfundu