Le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) a reçu, ce jeudi, les revendications des étudiants après les heurts suite à la manifestation des étudiants revendiquant contre la hausse du prix du transport en commun.
Occasion pour Steve Mbikayi de demander aux étudiants de se mettre en ordre administrativement. Car estime-t-il, « ce ne sont pas tous ceux qui crient à l’université qui sont étudiants ». Pour ce, il demande à tous les étudiants de commencer par se munir chacun d’une carte valide. Cette carte pourra permettre à chacun de payer son transport à un prix réduit dans les prochains jours.
Cela , après que le gouvernement se soit mis dans la capacité de suppléer à ces réductions.
Quid des arrestations
Pour ce qui est des interpellations lors de la manifestation, Mbikayi a promis d’échanger avec les autorités de la police. Les étudiants qui n’auront en charge aucune grave infraction seront relâchés.
Quelques heures après ces heurts, le Porte-parole de la Police a notifie que « depuis ce matin il a été observé quelques agitations au sein de l’UNIKIN , IBTP et ISTA où les étudiants ont tenté de descendre sur la chaussée pour exprimer leurs désapprobations au sujet de la révision à la hausse du prix de transport en commun. »
Des agitation maîtrisées avec professionnalisme selon le colonel Mwanamputu. « Les éléments du Commissariat Provincial de la police ont de manière professionnelle empêché de perturber l’ordre public. »
Le bilan de la Police
Dans cette même note, la Police parle de l’interception de 14 individus présumés étudiants qui sont en audition.
« Au titre du bilan des interpellations administratives, 8 présumés étudiants arrêtés au niveau de l’IBTP et 6 fauteurs de troubles en provenance de Kindele maîtrisés. Tous sont entrain d’être verbalisés », peut-on lire dans cette note postée sur les réseaux sociaux.
Des propos pourtant démentis sur terrain
Parcourant les rues de Beau-marché quelques minutes après ces heurts entre policiers et manifestants, capsud.net recueilli des avis contredisant les propos de la Police. Selon des témoins, l’intervention de la police a été brutale et incontrôlée.
« Moi j’ai eu l’impression que la police traquait plutôt des terroristes. A voir comment ils les attaquaient jusque dans les avenues. Un manifestant qui s’en fui, et la police le poursuit à une distance de 10 parcelles, une fois saisi, ce garçon a été tabassé comme un voleur avant d’être emporté dans cette jeep là »( en montrant une jeep d’intervention rapide de la police qui continuait de faire la ronde du quartier). Nous révèle un passant.
Une révélation que l’on pouvait aussi lire sur le post ironique de notre consœur Paulette Kimuntu.
» Notre police citoyenne et républicaine en train de traquer dans les rues de la commune de Kinshasa de dangereux terroristes étudiants (manipulés sûrement par qui on sait) qui ont le culot de marcher pour protester contre la hausse souveraine du prix du transport.GK »
En tout cas, la répression pour disperser ces manifestants n’a fait preuve d’aucune continence.
Un jour plutôt, Mbikayi avait tenté de calmer le jeu
Le ministre de l’ESU avait pourtant prévenu. Un jour plutôt, Steve Mbikayi a plaidé en vain pour une solution au calme.
« Les étudiants sont appelés à ne pas perturber davantage le calendrier académique avec des actions non prometteuses. » Réagissait-il sur son compte tweeter.
Il a tenté par ailleurs de signifier aux étudiants que cette façon de faire ne leur facilitera rien.
« Leur revendication concernant la hausse du prix de transport en commun trouvera sûrement une réponse appropriée si tout se passe sans perturbation de l’ordre public. »
Après une telle répression musclée de la police, la continuité de ces marches comme prévue s’avère moins probable.
Une marche de revendication
Rappelons que ces étudiants ont manifesté contre la hausse du prix transport en commun. Une mesure récemment officialisée par l’Hôtel de ville de Kinshasa.
Un appel avait été lancé il y a quelques jours pour que les étudiants se mobilisent et manifestent contre cette hausse.
« Mes chers camarades étudiants et étudiantes, nous avons assister à la hausse du prix du pain, de crédit, de carburant et nous voici à la hausse du prix de transport qui est parmi les services de première nécessité, surtout pour nous les étudiants.
To fongola misu ba ndeko, to zela te que ba leaders politiques ba organiser ba marches na place na biso. Démontrons-nous que nous sommes capable. To tsha nanu crainte, soni na charisme à part ».
Décrétant une marche pour ce jeudi 10 mai à partir de 10h00, les initiateurs de cette action avait demander à chaque étudiant de se tenir au sein de son université pour commencer la marche jusqu’à la solution.
Moïse Dianyishayi