Fatou Bensouda à Kinshasa pour juste s’informer?

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La procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI), Fatou Bensouda s’est confié à la presse hier après ses échanges avec Marie-Ange Mushobekwa. Fixant les raisons de sa visite, Fatou parle d’une visite d’enquête.

« Je suis ici pour faire le suivi. Je suis là pour avoir plus d’informations sur les procédures nationales en cours et aussi rencontrer les autorités concernées. C’est aussi pour exprimer ma préoccupation au sujet des violences qui se déroulent dans différents endroits du pays. »

Des propos qui ont déçu plus d’un congolais. Du moins pour ceux qui voyaient en sa venue une visite d’aboutissement des dossiers judiciaires rendus à la CPI. En entendant sa conférence de presse qui devra se tenir aujourd’hui plusieurs questions ont été soulevées. Après son adresse à la presse, les réactions creusent l’écran sur la toile.

 

Que des questionnements dans l’opinion

Comment une procureure peut se déplacer d’aussi loin juste pour s’ informer ? Et comment s’acquérir des informations auprès d’un membre de gouvernement qui a été quasiment passive à toutes les violences perpétrées durant les manifestations pacifiques jusqu’ici?

Un internaute ne cache d’ailleurs pas sa méfiance au ministère de Droits Humains. Selon lui, ce ministère censé appuyer la justice quant aux respect des Droits humains serait plus politique que juridique. Si non, dit-il  » Bensouda devrait trouvé les noms des bourreaux déjà établis et non venir ouvrir une enquête. »

Un autre pourtant est farouchement contrarié par cette autre déclaration de madame Bensouda. « J’ai décidé de venir, cela ne veut pas dire que je ne travaille pas avec les autorités du pays. J’envoie toujours mes équipes pour recueillir des informations et là j’ai décidé de venir moi-même. Nous allons continuer à travailler. Nous continuons à surveiller la situation ».

Il fait remarquer que si elle envoyait toujours ses équipes pour des informations, et pourquoi, poursuit-il, la procureure devrait encore revenir pour la même cause? On dirait que son travail ne consiste qu’à s’informer éternellement ! », Conclut-il avec angoisse.

 

Pourtant ce sont pas des faits qui manquent

Outre les massacres, 16 personnes tuées depuis le 31 décembre dans la répression de trois marches des laïcs catholiques. Mardi, plusieurs militants  de Lutte pour le Changement (Lucha) ont été arrêtés alors qu’ils voulaient manifester à Goma. Deux de leurs leaders, Fred Bauma et Rebecca Kavugho ont été appréhendés avant d’être libérés le soir de l’arrivée de la procureure.

Autre fait, le Comité Laïc de Coordination (CLC) a récemment demandé à Kabila d’ordonner la libération de cinq militants de Filimbi, détenus depuis fin 2017.

Et Deux jeunes militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) sont détenus depuis six mois à l’Agence nationale de renseignement.

De ce fait, la procureure venir juste s’informer accuse une certaine inoffensivité de la part de la CPI. Surtout que Bensouda confirme suivre de près la situation au pays depuis longtemps grâce à ses émissaires.

 

Antécédents de sa visite

Pour rappel, il y a près de 100 jours passés plusieurs la Lucha, FIDH, Filimbi ou encore le Congolais debout avaient déposé un mémo à la CPI pour demander une ouverture d’enquêtes sur les barbaries en RDC. Propos qui ont aussi retenti outre mer.

Le Parlement européen  avait appelé la CPI via un communiqué de presse public le 18 janvier. Cette instance européenne avait aussi allié sa voix à ces mouvements congolais. Et invité la CPI à ouvrir une enquête sur ces allégations.

Et surtout tirer au clair et établir des responsabilités sur les massacres perpétrés dans les Kasaï , dans les 2 Kivu ainsi qu’ à Kinshasa avec répression lors des manifestations publiques de ces derniers mois.

 

Après appel, Bensouda avait réagi

Des réclamations qui n’ont pas été mises en sourdine par la CPI. L’on se remémorera les propos de Fatou Bensouda qui affirmait surveiller avec une « extrême vigilance » la situation sur toute l’étendue de la RDC.

Et le fait pour elle d’atterrir à Kinshasa pour parler d’une autre visite d’information inquiète. Cette procédure exaspère les familles des victimes désireuses de voir les responsables des violences mis hors état de nuire.

 

Moïse Dianyishayi

1 Comment

  1. Mais qu’est ce qu’elle est allée exactement faire au Congo madame le procureur Bensouda? Un tour d’inspection du Heart of Darkness qui lui fournit son travail?

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