Arpenter l’avenue de l’Université est devenu un parcours de combattant. L’état de la route impose un double réflexe pour les usagers.
Au départ du Boulevard Lumumba jusqu’à Kapela I, la route est praticable. Le tronçon Kapela II et Petit pont, ressemble à une véritable mare au diable. La route est dans un état impraticable. Elle est couverte de nids-de-poule béants et des pièges d’éléphants. Après la pluie, c’est un véritable calvaire pour les usagers. Les chauffeurs doivent faire preuve d’ingéniosité pour rouler.
La boue couvre la surface à rouler
La surface à rouler est devenue une épaisse couche de boue en terre jaune. Le bitume a disparu depuis des lustres et la roue offre l’image d’une route médiévale. Des trous de plus d’un diamètre, et couverts d’eaux sales, occupe le bitume.
L’arrêt brusque et inexpliqué des travaux de réhabilitation, est à la base de cette situation.
Et pourtant, de travaux ont été entrepris sur cette route par l’OVD et l’hôtel de ville. Après le drainage des caniveaux bouchés le long de la route, OVD a mis la terre jaune pour aplanir la chaussée en attendant le bitumage.
Il faut noter que cette grande artère, qui traverse les communes de Kalamu, Makala et de Ngaba, connaît un trafic intense. Elle est la principale route qui mène vers l’Université de Kinshasa.
Depuis plus de six mois, les travaux traînent en longueur.
Avec le temps, la couche de terre jaune jetée sur cette artère au début des travaux, forme à présent une mare de boue sur le tronçon compris entre l’arrêt « Petit pont » et le rond-point Ezo.
Le ruisseau qui coule sous le petit pont qui traverse la commune de Makala et celle de Ngaba. Les eaux usées, provenant des ménages et des rigoles, stagnent sous le pont. Et comme cette rivière est bouchée, l’eau est refoulée sur la chaussée. C’est ainsi que la terre jaune qui a été recouverte sur l’artère au début des travaux s’est transformée en une sorte de terre marécageuse. Cette boue empêche de traverser la chaussée d’un bout à l’autre.
« Les glissades sont courantes. Il n’est pas rare de voir des motocyclistes imprudents glisser et tomber à la renverse », déclare un habitant de Yolo Ezo.
» Ce qui provoque des rires et des moqueries de la part des passants, » ajoute-t-il.
Des bottes et des chariots pour traverser
Pour traverser de l’autre côté, il faut être un véritable trapéziste. Certains ont trouvé cette situation une source de revenus pour certains. Pour traverser la route, les usagers ont 3 choix. Le premier consiste à louer des bottes qui revient à 100 FC. Le deuxième choix consiste à se faire transporter dans un charriot (pousse-pousse) au même prix. Et enfin le troisième c’est d’accepter d’être transporter sur le dos des jeunes gens, moyennant 200 FC.
L’activité serait rentable selon les témoignages. « Les gens ne savaient pas comment faire pour traverser la route sans se salir les chaussures ou les vêtements à cause de la boue. C’est ainsi que l’idée m’est venue de faire louer des bottes à 100 fc afin de permettre aux usagers de quitter un coin pour un autre sans se salir les pieds ou mouiller son pantalon. Je gagne au-delà de 5000 fc par semaine. En cas d’imminence de pluie, vive les enchères. Louer la paire de bottes revient à 200 fc », confie Saddam, un jeune sportif de Mombele.
Quand dame pluie s’invite à la « fête »
Des rues parallèles à l’avenue Université deviennent impraticables. Les populations qui y résident, vivent un véritable calvaire. « Quand il pleut, on ne quitte pas nos maisons, parce que la situation s’aggrave. Les eaux du ruisseau débordent, et la rue est inondée. Pour sortir dans la rue, il nous faut d’abord porter des sachets, ensuite les babouches, parce que l’on est obligé de marcher dans ces eaux sales de pluie. C’est lorsque nous arrivons sur la grande route que nous pouvons nous chausser. Ces eaux stagnantes sont source de beaucoup de maladies. Nous vivons dans un environnement malsain. Nous lançons un appel aux autorités pour que les travaux entamés sur l’avenue de l’Université puissent reprendre et arriver à terme, cela permettra de décanter notre situation, » explique une dame riveraine, la quarantaine révolue.
Les véhicules motocyclistes qui empruntent cette route ne passent pas inaperçus. La couleur jaune de leurs pneus démontrent la route qu’ils ont empruntée : l’avenue Université. Une situation bien difficile pour les automobilistes qui desservent cet axe.
« Il nous est pratiquement impossible d’emprunter cette route de bout en bout. Avec les pluies qui se succèdent, nous sommes obligés de contourner en passant par le quartier Camp-Pinzi ou Mombele. Ce qui rend le transport difficile. Nous sommes obligés de faire de demi- terrain ou d’augmenter le prix de transport, » déclaré poro Jean, un taximan. Beaucoup de chauffeurs ne veulent plus desservir les itinéraires qui passent par cette avenue.
Les étudiants sont obligés d’emprunter un long détour par By pass et arrivent souvent en retard à l’UNIKIN.
L’Office de route, l’OVD et l’hôtel de ville doivent prendre des dispositions pour achever les travaux déjà commencer.
» Oyo nde 5 chantiers na révolution de la modernité », lance au passage un contrôleur de taxi bus, visiblement excédé.
Thierry bishop Mfundu