Henri Mova Sakanyi, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, a transmis le 26 mars dernier sous pli fermé à la CENI la liste actualisée de partis et regroupements politiques. Bien que cela soit en violation d’une des contraintes légales du calendrier électoral, jusqu’à ce jour, cette liste n’a jamais été publié et porté à la connaissance des intéressés.
Depuis, l’incertitude gagne du terrain dans les états majors des certains partis de l’opposition. Ceux-ci craignent que le gouvernement n’ait manipulé cette liste. Ou encore qu’il ait soustrait de cette liste des partis et regroupements jugés gênants par la majorité au pouvoir.
Pourquoi la publication de cette liste tarde autant? À quel jeu joue Mova et Nangaa? Ces questions restent en suspens.
Violation de la loi électorale
La CENI est déjà en possession de la liste actualisée des partis et regroupements depuis le 26 mars 2018. Ces derniers doivent concourir aux élections du 23 décembre 2018.
Seuls Corneille Nangaa, Président de la CENI et Henri Mova Sakanyi, vice-Premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, en détiennent le secret.
C’est l’embarras, assorti d’inquiétude dans les états majors des partis politiques. Alors qu’on s’approche des élections, aucun parti ou regroupement n’est assuré de figurer sur cette liste. Ce que beaucoup appelle » le sésame du ministère de l’Intérieur. » Tous ou presque redoutent le sort leur réservé, le jour du dépôt des candidatures.
Pourtant cette liste devrait être publiée avant son dépôt à la CENI. Une disposition de l’article 12 alinéa 2 de la loi no 15/001 du 12 février 2015 violée par le ministère de l’intérieur. La loi exige, en effet, que cette liste soit publiée au journal officiel au moment de sa transmission à la CENI.
Le point épineux reste alors celle de connaître les raisons obscures pour lesquelles le gouvernement a préféré transmettre sous pli fermé la fameuse liste.
Au moment de la transmission de cette liste, Henri Mova avait rassuré qu’aucun parti ou regroupement politique n’a été laissé de côté. L’opinion avait pris acte. Mais cette assurance s’effrite du moment où le suspense y est encore entretenu.
Qui sont les « heureux élus »?
Les partis et regroupements de l’opposition craignent que le gouvernement ne leur jouent un mauvais tour. Et surtout au moment de la présentation de leurs candidats aux élections.
Tous les regards sont donc braqués sur Henri Mova. Il est la seule autorité habilitée à lever ce pan de voile. Pour l’instant, cela ne semble pas le préoccuper.
Ayant déjà transmis la liste à la CENI, la publication semble relever du bon vouloir de Corneille Naanga. En tout cas, le patron de l’Intérieur donne cette impression.
À quoi faut il s’attendre?
Il faut donc s’attendre à de grandes surprises – sans doute désagréables – lorsque cette liste sera rendue publique. L’on pourrait sans aucun doute se retrouver dans le cas de beaucoup d’appelés et peu d’élus. Au dépourvu à la dernière minute, les débarqués pourraient être priés d’aller en justice.
Et pendant ce temps, le processus poursuivra son bonhomme de chemin. Sans eux, bien sûre!
Connaissant la lenteur de la justice à se prononcer sur certains dossiers, l’on peut présager un sombre avenir. Et surtout que le traitement des dossiers relatifs au contentieux électoral a toujours été à l’avantage du pouvoir.
Thierry bishop Mfundu