L’opposition congolaise demeure sceptique quand au dénouement du processus électoral en cours. Après le rejet de la machine à voter, les poids lourds de l’opposition demandent l’audit externe du fichier électoral.
Dans une déclaration commune ce mercredi 11 avril, l’UDPS, le MLC, l’UNC, le CNB et la plateforme Ensemble contestent les chiffres publiés par la CENI sur le nettoyage du fichier électoral. Ainsi, ces partis exigent des mesures correctives pour garantir la crédibilité des élections à venir.
Le manque de sérieux dans l’affichage des chiffres
Selon ces opposants, la CENI a publié des chiffres manifestement et intentionnellement inexacts de 40 287 387, soit un gap de 29,151 électeurs. Des chiffres inexacts dénotant le caractère peu sérieux du travail de la CENI.
Ils dénoncent également le nombre excessivement élevé de doublons détectés et l’enrôlement des mineurs. Ce qui, renchérissent-ils, indique une tentative de tricherie en amont.
Toutes ces irrégularités constatées, constituent selon eux des actes inciviques et susceptibles des poursuites judiciaires. Une avalanche des dérives discréditant les opérations d’enrôlement, de nettoyage et de consolidation du fichier électoral.
Ainsi, précise-t-il, un audit du fichier électoral et du serveur central s’avère nécessaire. Après cela, viendra la publication des radiés et des mineurs enrôlés par circonscription, l’annulation et le retrait des cartes invalides. Cet audit permettra d’éviter toute exploitation ultérieures lors du vote.
La machine à voter est inconstitutionnelle
Felix Tshisekedi, Eve Bazaiba, Jean Baudoin Mayo et Pierre Lumbi ont également rejeté l’usage de la machine à voter aux prochains scrutins. Ils dénoncent notamment son caractère « inconstitutionnel ».
Ils ont également pris acte de la position du gouvernement Sud-Coréen. Notamment « sur le risque d’une fraude à grande échelle en cas de l’utilisation de la machine à voter proposée par la CENI ».
Le PGR invité à ouvrir une information judiciaire
Ils n’ont pas manqué de fustiger le détournement qui caractérise la commande des machines à voter. » Il n’existe aucune ligne budgétaire de ces commandes dans la loi des finances exercice 2018.
Ils ont invité par ailleurs le PGR à ouvrir une information judiciaire sur ce qu’elle qualifie des magouilles. D’autant plus qu’une machine coûte 400$ alors que la CENI l’achète à 1500$ la pièce.
Le vendredi 6 avril dernier, la CENI a publié les statistiques des électeurs par entités électorales. Selon les chiffres, le fichier actuel compte au total 40 287 387 électeurs. 5 381 763 doublons ont été radiés et 902 290 mineurs.
La CENI aurait remis au PGR la liste des doublons radiés pour des poursuites judiciaires.
Par ailleurs, elle a aussi lancé un avis d’appel d’offres pour l’audit externe du fichier électoral.
Thierry bishop Mfundu