Gender : la femme congolaise toujours quasi absente de la scène politique

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La classe politique congolaise reste toujours dominée par la gente masculine. Malgré les mesures pour la parité homme-femme, rien ou presque n’a été fait. La société Rdcienne apparaît plus machiste que jamais, 58 ans après l’indépendance.

 

L’opposant Moïse Katumbi publie dimanche sa grande équipe de campagne. On y trouve autant d’hommes capables d’incarner le changement. Mais curieusement sur les 60 personnes concernées par cette liste, il n’y a que treize femmes. Et encore, pas une seule dans son Bureau politique que l’on voudrait d’ailleurs inclusif.

Cependant, il ne faudra pas seulement pointer du doigt le leader d’ENSEMBLE. Ailleurs ce n’est pas fameux.
Lors de la publication du cabinet de son homologue du rassemblement, Felix Tshisekedi, il n’y avait aucune femme. Les seules de son cabinet occupent les fonctions des protocoles. Lui non plus pas à incriminer.
À l’époque de son père, feu Etienne Tshisekedi, les femmes n’avaient pas non plus une prépondérance hormis son épouse, maman Marthe. Bien que n’ayant aucune fonction officielle, elle a pourtant joué un rôle de Madonne en coulisse. Il fallu plusieurs années pour voir émerger une certaine Eve Bazaïba. Celle-ci n’a pu s’épanouir qu’au sein du MLC de Jean Pierre Bemba. Et cela, après le départ d’une immense cohorte masculine.
Du côté de la MP, le tableau aussi est un peu fourni. Quelques femmes telles que Jeannine Mabunda, Marie-Ange Lukiana, Tshala Muana, Philomène Omatuku, etc. Mais voilà, elles sont toutes cantonnées à des postes subalternes. Au sein du Gouvernement, elles occupent les ministères tels que conditions féminines, affaires sociales, jeunesse, loisirs, etc.

Même au sein de partis politiques, bien souvent on les trouvent dans les fonctions : en charge des « choses » réservées aux femmes.
Dans les entreprises publiques, ce n’est pas fameux : deux des femmes notamment Nicole Dimbambu à la RTNC, actuellement à la tête de l’Acp et Carole Agito sont restées des éternelles intérimaires. Pourtant, elles ont fait plus de temps que d’autres mandataires masculins. Mais n’ont jamais vu leur statut confirmé.

 

Les hommes sont-ils les seuls à être blâmé ?

 

Loin de là. On aurait pu faire mieux. Mais en réalité, c’est aussi une inconscience collective et une culture qui anime tout le monde.
Les femmes elles-mêmes sont loin d’être exemplaires.
Elles restent rares, tant dans la présence que dans la consistance. Les exceptions existent, mais ne sauraient continuer à exister si rien n’est fait pour inverser la tendance.
Rappelons que pendant les législatives 2006 et 2011, les femmes n’ont amené que moins de 10℅ d’entre elles au parlement et aucune candidate aux présidentielles. Il s’agit, au moment où les femmes plaident pour la parité, certaines d’entre elles n’aiment pas prendre part à des différentes tables de prises de décisions.

 

Des symboles parmi les femmes

 

Des symboles il y en a. Deux sont à mettre du côté de l’UDPS et du PALU. Deux femmes, deux icônes sont laissées quasiment à l’abandon, après avoir tout donner à ce parti historique. Il s’agit de « Maman Thérèse Pakasa » et de Maman Marthe Tshisekedi.

La première, figure de proue de la lutte pour la démocratie au pays. C’est elle qui a fait vivre le PALU du temps de l’exil d’Antoine Gizenga. Aujourd’hui, elle est hospitalisée dans un centre hospitalier de Kinshasa, sans capacités, entre la vie et la mort. Et il faudra, une fois de plus, il faut attendre qu’un homme politique providentiel voler à son secours. De l’autre côté, Maman Marthe Tshisekedi, une femme qui a dû souffrir comme son mari de la relégation, la prison, les brimades, etc. Aujourd’hui, elle est obligée de rester encore aux côtes de son défunt mari en attendant le rapatriement de son corps à Kinshasa.

Une bien triste situation qui interpelle dans ce pays où, en dehors de la politique, la femme est dans une condition précaire.

une problématique enracinée dans la culture même populaire où la femme est discriminée de tout en tout.

Ainsi, les femmes doivent s’impliquer d’abord, mais également servir d’exemple et créer ainsi une dynamique, tant soit que peu, pour briser et faire avancer les lignes.

 

Thierry bishop Mfundu

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