Massacres des civils à Béni: la CRDH accuse les FARDC

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Il y a quatre ans les FARDC lançaient l’Opération Sukola I à Beni. Malgré des effectifs avoisinant 20.000 soldats, sur un petit territoire de 7.400 km², la situation sécuritaire ne s’est guère améliorée, elle est même devenue pire qu’avant. Chaque jour l’on assiste à des assassinats ciblés des civils par des hommes armés en tenue militaire loyaliste particulièrement à Oicha.

 

C’est une localité située à 27 kilomètres au nord-est de Beni, sur l’axe routier Beni- Kisangani (N 4). Elle est le chef-lieu du territoire de Beni et le centre névralgique de l’opération Sukola I.
C’est en substance, le contenu du communiqué rendu public ce 05 avril par la convention pour les droits de l’homme. Elle dénonce les assassinats ciblés et l’inaction des autorités politico – militaires qui ne font rien pour arrêter les coupables alors que la population meurt.

 

Déjà 6 morts, en l’espace de 6 mois

 

La CRDH a dénombré 6 morts et un blessé grave. Tous ont été abattus dans leurs quartiers ou dans leurs lieux de travail. Les suspects sont tous des hommes armés en tenue militaire des FARDC. Toutes personnes tuées ont un visage et un nom. Il y a Muhindo Mashahuri, Mumbere Bahati Charité, Kambale Mbarangania, Kasereka Mukenye et Ado Angwandia Mapalaka. Ils ont tous été tués par balles. Et puis, il y a Kambale Kabuyaya atteint à la jambe et qui est blessé grièvement.

 

La CRDH pointe du doigt les FARDC

 

Selon la CRDH, il ne fait aucun doute que les coupables sont les éléments des FARDC, qui échappent au contrôle de leurs hiérarchies.
Tous les témoignages recueillis sur terrain prouvent que les tueurs sont des éléments de l’armée mal encadrés et mal payés. Ils profitent de la nuit tombée pour soutirer de l’argent aux paisibles citoyens. Ils tirent à bout portant contre toute tentative de résistance de la part de la population désarmée.

 

L’armée traîne le pas pour réagir

 

Jusqu’ici l’armée ne s’est jamais donné la peine de mener des enquêtes crédibles pour arrêter, juger et condamner les coupables. Elle prend trop de temps afin de réagir, alors que la meurt.

Toutes les personnes qui s’élèvent pour dénoncer ces méfaits subissent les menaces et même la mort. Comme ce fut le cas avec le père Assomptionniste Vincent Machozi, fondateur du site d’information Beni-Lubero. Il a été assassiné le dimanche 20 mars 2016, au vu de tout le monde. Il dénonçait les massacres des civils et les dérapages de l’armée à travers son site d’information.

CRDH appelle les autorités militaires à arrêter et condamner les coupables de ces méfaits. Pour cette ONG, l’inaction de la hiérarchie militaire, c’est exposer les citoyens à la mort forcée. Tels des moutons qu’on mènent à l’abattoir.

 

Thierry bishop Mfundu

1 Comment

  1. INVERSION DE L’OPÉRATION SUKOLA, SOLUTION ULTIME À L’INSÉCURITÉ AU NORD KIVU ET EN ITURI.

    Il est clairement établi que les FARDC sont foncièrement infiltrées.
    Il est aussi établi que la plupart des militaires affectés à l’est du pays se livrent impunément à l’affairisme. Il est aussi évident que les ex RCD, les ex CNDP sont concentrés au Nord Kivu et en Ituri et ce, en vertu de l’accord juridiquement infondé dit accord Amani de 2008.
    Nul n’ignore que l’infiltration sévit au plus haut niveau de l’armée.
    Ainsi donc l’opération SUKOLA doit d’abord viser l’armée.
    Très concrètement, pour ce qui est de nos deux provinces, l’opération SUKOLA au sein des forces de défense et de sécurité suppose le relèvement total et sans distinction de tribu de tous les militaires, tous les policiers ainsi que tous les agents du service des renseignements militaires.
    Au plus haut niveau du commandement de l’armée, l’opération SUKOLA passe par la détection et la neutralisation des intrus et des brebis galeuses au sein de l’armée.
    Bref, aussi longtemps que l’opération SUKOLA ne sera pas effectuée dans ce sens, nous continuerons à avoir nos yeux pour pleurer.

    Luther Kabuyaya

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