Cabinet transformé en ring de boxe et devenu une affaire familiale. Une masse pléthorique de 800 conseillers composés essentiellement des membres de sa famille et de son clan… Accumulant plusieurs mois d’arriérés de salaires. Rafales des selfies dans les rues inanimées de Londres alors que son visa Schengen a déjà expiré. Jamais la fonction de Premier ministre n’a autant été désacralisé que celui de la RD Congo sous l’ère Tshibala.
Nommé Premier Ministre à l’issue de l’accord de la Saint Sylvestre, la gestion chaotique de la primature par cet ancien collaborateur d’Etienne Tshisekedi laisse perplexe plus d’un congolais.
Au cours d’une interview, son ancien Directeur de Cabinet, a rapporté que Bruno Tshibala avait nommé près de 800 personnes au cabinet à son insu. Déclaration aussitôt banalisée par le Premier ministre sur RFI, qui reconnaît plutôt avoir nommé 80 conseillers et c’est pour aider certaines personnes à avoir de l’emploi. Des nominations à mettre au compte de son côté socialiste.
Depuis ces incidents à la primature, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Il y a eu notamment la démission du Directeur de cabinet et l’interpellation des principaux protagonistes de la fameuse « bagarre » de la primature. La récente altercation entre sa fille et les gardes de la primature est venue ajoutée l’eau dans le moulin. La primature vit au gré et au vouloir de la famille Tshibala !
Retrait de confiance par ses pairs du Rassop/Kassa-Vubu
Dans une lettre adressée aux autorités congolaises, certains membres du Rassemblement/Kasa vubu exigent la démission de Bruno Tshibala.
« Ce n’est pas qu’une branche du Rassemblement. Ce sont toutes les composantes qui composent le Rassemblement qui ont pris cette décision », a déclaré Mbaya Mbuya.
Que reproche-t-on à Bruno Tshibala?
Depuis son arrivée à la Primature, l’on déplore son népotisme. Son cabinet est composé, selon ce haut cadre du Rassop/Kasa-Vubu : de (ses) femmes, ses beaux-frères et belles sœurs, ses belles familles, etc.
L’on se rappellera du sit in des agents de la primature qui réclamaient leurs salaires. Ils avaient même accusé le Directeur de Cabinet de détournement de leurs soldes. Les grévistes ont même menacé de le jeter au bord du fleuve Congo. Ce dernier a déclaré dans un média Local de ne disposer que de 517.000.000 FC pour une masse salariale estimée à 2000.000.000.
« Le peu que je leur donne comme prime est un geste humanitaire », avait-il déclaré sur Top Congo.
Bruno Tshibala est aussi accusé de trahison par ses collègues du Rassemblement. « De plus, Monsieur Tshibala vient de créer un regroupement politique qui est vraiment en dehors du Rassemblement. C’est un signe clair qu’il n’est plus avec nous. Au lieu de s’occuper du social du peuple congolais, il ne s’occupe que du social de sa famille. C’est inacceptable, Il n’a qu’à démissionner » renchérit Mbayo Mbuya.
« Le Président du conseil des sages du Rassemblement doit prendre ses responsabilités. C’est-à-dire engager la procédure au cas où M. Tshibala ne démissionne pas conformément à notre demande », a-t-il conclu.
Du côté de la primature, l’on n’entend pas abandonner facilement cette opportunité acquise au prix d’énormes sacrifices.
Selon Patrick Mutombo, « le seul porte-parole du Rassemblement reste Bruno Tshibala ». Le conseiller du Premier Ministre juge en outre déplacées les accusations de népotisme.
Il constate aussi que les composantes du Rassemblement sont toutes représentées dans le gouvernement Tshibala. » Il y a notamment le propre frère de Joseph Olenghankoy, président du conseil des sages du Rassemblement » a-t-il précisé.
Si la demande de démission du premier ministre était réelle, Patrick Mutombo estime que tous les ministres auraient déjà démissionné.
Alors que les hypothèses de sa probable destitution circulent à Kinshasa, Bruno Tshibala continu sa villégiature en Europe. Aucune rencontre officielle mais plusieurs interviews dans les médias occidentaux.
Lors de son passage sur BBC, il a balayé d’un revers de la main une probable démission ou une quelconque destitution. Et dans la foulée, il s’est pratiquement fourvoyé sur le dossier des prisonniers politique qu’il semble ne pas bien maîtriser.
Rappelons que Bruno Tshibala cumule plus de 30 ans de fidélité aux côtés d’Étienne Tshisekedi. Près de qui, il fut conseiller et porte-parole du Rassemblement avant d’être radié du parti et de la plateforme.
Thierry bishop MFUNDU