Ni Diomi et encore moins Muyambo libérés vendredi 16 février

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Contrairement à la rumeur sur les réseaux sociaux jeudi soir, Eugène Diomi et Jean Claude Muyambo n’ont pas été libérés. L’information publiée sur la page Facebook de Jean Claude Vuemba annonçant leur libération, vendredi 16 février, était fausse. Surtout que cela n’a été confirmé ni par les proches des concernés et encore moins par les autorités judiciaires.

 

Les deux personnalités politiques font parties des prisonniers dont l’opposition exige la libération dans le cadre de la décrispation politique.

 

Le premier, le Député Eugène Diomi Ndongala, président du parti Démocratie chrétienne (DC) est en détention ferme depuis 2013.  Accusé de viol sur mineurs, il sera enlevé par les services puis détenu au secret de juin à octobre 2012. Il sera à nouveau arrêté, de nuit et sans mandat en avril 2013, accusé d’être à la tête d’une insurrection.

 

Accusé d’abus de confiance, le Bâtonnier Jean Claude Muyambo, Président du SCODE, est quant à lui en prison depuis 2015. Condamné à 5 ans de prison en 2017, Muyambo est poursuivi dans une affaire de vente d’immeubles appartenant à Stoupis.  Muyambo avait quitté la majorité en 2014 pour rejoindre l’opposition, dénonçant l’absence d’un vrai débat au sein de la majorité.

 

Diomi victime de sa fidélité envers Tshisekedi

 

Soupçonné d’être à la tête d’un mouvement insurrectionnel baptisé « Impérium », Eugène Diomi est arrêté le 8 avril 2013. Selon les services, Diomi complotait en vue d’assassiner Joseph Kabila et Augustin Matata, en complicité avec un proche d’Etienne Tshisekedi. Pour corroborer cette imputation, des bouteilles en plastique et une machette, prétendument saisies chez l’incriminé seront présentées comme preuves.

 

Faute des preuves crédibles, cette accusation aux allures fantaisistes sera abandonnée, la justice va se replier sur l’accusation de viol.

 

Son mandat de député invalidé et son immunité parlementaire levée, Diomi Ndongala vivra une véritable parodie de justice. En 2014, il sera alors condamné à dix ans de prison par la Cour suprême, après un procès jugé expéditif.

 

Au cours de ce procès, en effet, les droits de la défense avaient été violés et aucun plaidoyer prononcé. La défense n’était pas autorisée à s’exprimer sur certains points et ni l’accusé ou ses témoins n’étaient entendus. La composition de la Cour n’était pas régulière, non plus, car seuls 5 juges étaient présents au lieu des sept.

 

Comparaissaient avec de faux papiers et incapables de dire le jour du présumé viol, les victimes avaient accumulé les contradictions.

 

Muyambo, un procès et une condamnation en représailles

 

Le Bâtonnier Muyambo est officiellement accusé pour escroquerie dans une affaire de vente d’immeubles à Lubumbashi. Après deux années passées en prison, Jean Claude Muyambo a été condamné à 5 ans de prison. Il est poursuivi pour vente illégale, spoliation d’immeubles, menaces et confiscation des documents.

 

Les faits reprochés à cet ancien membre de la Majorité reconverti en opposant en 2014, remontent à 2002.  Muyambo devrait, alors, représenter Emmanuel Alex Stoupis, un citoyen grec exproprié sous l’ère Mobutu, qui souhaitait récupérer ses immeubles. Mais les démarches s’éternisent et Stoupis impatient va se retourne contre son conseil, l’accusant d’avoir vendu un de ses immeubles.

 

Membre de la Majorité et ministre des Affaires humanitaires (2007-2009), aucune poursuite ne sera engagée contre Muyambo.  C’est quand il bascule à l’opposition que ce dernier, connaitra le revers de son revirement.

 

Meneur lors de la contestation du 19 au 21 janvier 2015, Muyambo sera arrêté au deuxième jour de ces troubles.

 

Arthur Bitambi

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