Depuis l’appel à manifester du Comité Laïc de Coordination, les relations entre pouvoir et église s’effritent de plus en plus.
Des affrontements avaient opposé dimanche 31 décembre, les forces de l’ordre, adoubées par le pouvoir, à des manifestants au régime.
Une journée de vives tensions qui a occasionné morts d’hommes, blessés, interpellations arbitraires et dégâts matériels divers.
A la suite de ces événements, l’Archevêque de Kinshasa Monseigneur Laurent Monsengwo avait fustigé le comportement des forces de l’ordre. Pour l’église, les responsabilités devraient être établies et « les médiocres » devraient dégager de l’appareil politique.
Depuis, des quolibets s’en suivent entre pouvoir et église catholique laissant transparaître une sorte de guerre des mots, parfois déplacés.
Jeudi 04 janvier 2018, lors d’une messe de Requiem en la cathédrale Notre Dame du Congo, l’Archevêque de Kinshasa, avait, une fois de plus, dénoncé les brutalités policières lors de la marche du 31 décembre.
« Les martyrs de l’indépendance rappellent les morts d’aujourd’hui qui ont subi les brutalités policières », avait-il lancé.
Ferme dans sa conviction, l’Archevêque de Kinshasa avait déclaré lors d’une interview accordée à Radio Vatican : « on ne peut ne pas entendre la voix de la sagesse, la voix prophétique. Nous parlerons à temps et à contretemps, advienne que pourra, mais nous parlerons ».
Propos excessifs et révélant un parti pris, selon la MP
A la suite des déclarations de l’Archevêque de Kinshasa, accusant les forces de l’ordre de répression lors de la marche du 31 décembre, la Majorité présidentielle est montée au créneau.
Le porte-parole de la MP, Alain Atundu a, dénoncé, jeudi 04 janvier des propos jugés « injustes, injurieux et blessants ».
« Le Bureau politique de la Majorité présidentielle dénonce de la façon la plus énergique les qualificatifs injustes, injurieuses et blessantes utilisées par le Cardinal Monsengwo avec un accent de président de la Conférence nationale souveraine et du Haut conseil de la République, parlement de transition envers les dirigeants démocratiquement élus et les forces de la défense dont le patriotisme n’est plus à démontrer », s’était-il plaint.
Bien avant Atundu, Lambert Mende avait, lors d’un point de presse, qualifié « d’excessifs » les propos de l’Archevêque. Selon le Porte-parole du gouvernement, « le paradoxe du communiqué de l’Archevêque de Kinshasa suscite plus d’inquiétudes et clarifie la position d’une frange de clergés qui semble avoir choisi de se ranger derrière quelques politiciens obstinés dans leur rêve de prendre le pouvoir politique dans d’autres voies que celles des urnes ».
Ainsi estime le Ministre de la communication, cette déclaration est « une terrible confession sans doute involontaire de son Éminence Monseigneur le Cardinal qui dénonce l’instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes (…) doublées d’insultes et autres maux inutilement excessifs dans de discours d’une personnalité de son rang »
Chadrack Mpereng