Viendra, viendrait pas ; la question était sur toutes les lèvres à propos du voyage du ministre belge des affaires Etrangères à Kinshasa en cette fin du mois de novembre 2017. Finalement c’est Didier Reynders en personne en visite de deux jours à Kinshasa depuis le 26 qui a inauguré ce lundi 27 le siège de la nouvelle ambassade belge.
En collocation et coopération avec Les Pays-Bas et Le Luxembourg, ce nouveau bâtiment aux allures futuristes situé en plein cœur de la capitale congolaise sur le boulevard du 30 juin abritera en un seul lieu les services de la nouvelle chancellerie des ambassades de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg ; dit-on pour des « des raisons budgétaires et politiques-la coopération au sein du Benelux ».
Construit sur une surface de 4.344,5 mètres carrés, ce bâtiment dont les travaux de construction par la firme belge Willemen auront duré trois ans depuis la pose de la première pierre le 26 aout 2014 et la remise officielle des clés le 14 novembre 2017. S’inspirant de la lumière naturelle pour son éclairage, il est le premier bâtiment passif en Afrique Centrale pour ce qui est de la consommation en termes d’énergie aux alentours de 70 %.
Voulant dans l’avenir accorder une attention particulière aux enjeux sociaux, le ministre belge s’est rendu en matinée dans les quartiers populaires de Kinshasa où il a visité une école technique en menuiserie et en cuisine et distribuer des dons en direct auprès des enfants des rues.
Parlant de la future coopération entre les deux pays, Didier Reynders a déclaré « vouloir remettre à plat la politique de coopération avec le Congo, et vouloir aider directement le peuple Congolais car trop souvent l’argent de la coopération s’évapore ». Pour cela, il a dit « avoir inviter officiellement à Bruxelles le ministre congolais des Affaires Etrangères » avec qu’il n’avait aucun rendez-vous officiel. Faute de l’avoir rencontrer,Didier Reynders était tout même en audience chez le Gouverneur de la ville de kinshasa, le PPRD André Kimbuta Yango.
Une manipulation politicienne
C’est sur fond d’une manifestation visiblement voulue avec des jeunes sortis d’on ne sait quel bord qui ont tenté de perturber le discours inaugural du ministre belge à Kinshasa. Banderoles et sifflets à l’appui et sous « encadrement » visible de la police congolaise, ces manifestants hostiles criait leur colère à l’encontre de la Belgique dont ils ne veulent plus de la présence au Congo. Dans leur brouhaha, ils réclamaient en outre la restitution du corps de Lumumba comme si la Belgique le séquestrait quelque part.
Imperturbable durant son discours, Didier Reynders a fini par expliquer que « La Belgique ne soutient aucun courant politique en RDC, mais plutôt les soutient tous. Je suis persuadé que l’impasse actuelle ne peut être résolue que par des élections libres et transparentes, il faut y mettre les moyens, mais avant tout rétablir la confiance par un calendrier électoral crédible et un processus électoral qui permet à tous de participer de manière équitable et d’exprimer les opinions librement ».
Sur un ton d’ironie à propos de la manifestation contre sa présence à Kinshasa, le ministre belge s’est interrogé : « J’ai remarqué ce matin que toutes les manifestations publiques n’étaient pas interdites en RDC, vous avez vu ce qui s’est passé à l’extérieur ? ». En signe de mauvaise humeur, aucun officiel congolais invité n’était présent à cette inauguration à laquelle on a pu apercevoir les opposants comme Félix Tshisekedi ou encore Vital Kamerhe.
A titre de rappel, cela fait depuis longtemps que le gouvernement congolais n’a pas Didier Reynders en odeur de sainteté. Le régime Kabila lui reprocherait un « choix porté sur les mouvements dits citoyens et autres acteurs politiques de l’opposition congolaise sans oublier ses critiques à propos du non-respect par le camp Kabila de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016 ».
En marge de la 72ème Session de l’Assemblée Générale de l’ONU à New-York où il s’exprimait samedi 23 septembre 2017 au nom de la RDC, Joseph Kabila avait rencontré le vendredi 22 septembre 2017 le premier ministre belge Charles Michel sans son chef de la diplomatie qui était pourtant sur place. Dans le camp congolais, on jubilait de ce « rendez-vous en tête-à-tête, loin de Didier Reynders » ; comme le soulignait un conseiller de l’entourage de Kabila. Et ce, à cause de la « supposée proximité de Didier Reynders avec ses amis de l’opposition congolaise qui ne veulent ni de Kabila, encore moins de la CENI dans sa configuration actuelle pour conduire la transition et organiser les élections » expliquait-on.
L’une des conséquences de cette « amour vache » entre la Belgique et la RDC aura été finalement la dénonciation unilatérale par la RDC en avril 2017 de sa coopération militaire avec le petit royaume. Depuis lors, le libéral Reynders jadis proche de Kabila est désormais étiqueté ami des opposants congolais et n’est plus en odeur de sainteté auprès des proches du même Kabila.
Après son passage éclair de 48h00′ à Kinshasa, le ministre belge des Affaires étrangères se rendra à Abidjan en Côte d’Ivoire où se tiendra le 5ème sommet Union africaine/ Union européenne.
Roger DIKU/http://www.afriwave.com/?p=6053
Non, toutes les manifestations visant le pouvoir en place sont interdites et violemment réprimées par les forces de l’ordre. Celle-là ( manifestation) encadrée par la police est une mascarade dans le but de faire voir à Didier Reynders qu’il y a maintenant libertés de manifestations.
Quelle malinité!!!!