Dans un climat politique très tendu, à moins de 24 heures de la marche pacifique de protestation annoncée par l’opposition et les mouvements citoyens la LUCHA et FILIMBI, la Mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), qui s’inquiète d’une probable série de violences, a exhorté, mardi 14 novembre 2017, les autorités congolaises au respect des libertés fondamentales, notamment celles de réunion et de manifestation.
Reconnaissant la liberté du peuple à manifester pacifiquement, la MONUSCO a appelé la population à faire preuve de retenue et à s’exprimer dans le calme.
« Dans le contexte actuel de transition politique, il est important que toutes les voix puissent s’exprimer dans le calme et de façon pacifique. Conformément à son mandat, la Mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo se réserve le droit d’observer les événements et de rapporter d’éventuelles violations des droits de l’homme », insiste Maman Sidikou, le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC.
Tout en soulignant l’importance de la mise en œuvre intégrale des mesures de confiance prévues dans l’accord du 31 décembre 2016, afin de conduire la RDC vers des élections libres, transparentes et apaisées, la MONUSCO tient fermement au respect des droits de l’homme et à l’expression pacifique des opinions.
Face à la mobilisation de l’opposition, la police prévient
S’inscrivant dans la logique de l’appel à une marche pacifique ce mercredi 15 novembre 2017 lancé par la LUCHA et FILIMBI, l’opposition politique se dit prête et mobilisée à participer à cette manifestation afin de lutter pour une alternance politique en République Démocratique du Congo.
Du côté de la Police Nationale, cette manifestation est mal venue. Autant pour l’appel au respect des libertés lancé par la MONUSCO.
En effet, en réaction au communiqué de la Mission onusienne, le Commissaire provincial Ville de Kinshasa le Général Sylvano Kasongo Kitenge tout en rappelant que la RD Congo ne dépendait aucunement de la MONUSCO, a demandé à chaque citoyen de vaquer librement à leurs activités en évitant des attroupements ce mercredi 15 novembre 2017.
« Le Congo ne dépend pas de la MONUSCO. Notre pays est souverain. Autant pour la police qui dépend des autorités politico-administratives et non de la MONUSCO. Nous, nous respectons les ordres du Gouverneur. Le gouverneur nous a donné l’ordre de disperser toutes les manifestations de demain. Tout attroupement de plus de 5 personnes sera dispersé et on le fera sans pitié », a-t-il insisté.
Chadrack Mpereng
Cette police s’y connait dans des phrases. A Goma, Placide promet une repression sans âme, alors que Sylvano de Kinshasa annonce une dispersion sans pitié suivant les ordres reçus du Gouv.