Vote semi-électronique : les personnes vivant avec handicap dubitatives sur l’efficacité et la crédibilité de l’opération

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Est-ce que la CENI a pensé aux aveugles et aux sourds-muets en ce qui concerne le vote électronique ? Le vote électronique n’exclut-il pas les personnes vivant avec handicap, PVH, qui pour la plupart sont analphabètes ? Est-ce la CENI pourra organiser les élections dans le délai prévu par l’Accord politique de la Saint-Sylvestre ? Quels sont les mécanismes mis en place par la CENI pour répondre aux préoccupations des PVH en ce qui concerne le processus électoral ? Le vote semi-électronique ne va-t-il pas occasionner la tricherie ? A quand le calendrier électoral ?

 

Telles sont les principales questions des personnes vivant avec handicap, débattues au cours de la 46ème tribune populaire organisée le mardi 12 septembre 2017, à Kinshasa, par la Fédération nationale des associations des personnes vivant avec handicap du Congo, FENAPHACO.

 

Sur demande exclusive des PVH, Désiré Mulekela, Directeur chargé de la sensibilisation à la CENI a rassuré aux PVH que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour la participation active des personnes vivant avec handicap au processus électoral.

‘’Avant de critiquer, il faut d’abord écouter les explications des experts. Il ne s’agit pas seulement du vote électronique mais, plutôt, du vote semi-électronique. C’est dire que le vote manuel n’est pas remplacé. Rien ne va changer. La version électronique vient en appui au vote manuel. D’ailleurs, la CENI placera une machine électronique dans chaque bureau de vote pour la fiabilité des résultats. Et, les personnes vivant avec handicap seront, comme d’habitude, accompagnées par leurs personnes de confiance dans les bureaux de vote’’, précise l’expert.

 

Ce processus, estime-t-il, est plus avantageux car au lieu d’imprimer 46 millions de bulletins de vote en couleur, il y aura un seul bulletin vierge et le choix de l’électeur se fera sur la machine électronique. L’électeur confirmera son choix sur le bulletin qu’il mettra dans l’urne. Sur ce, la CENI aura un double contrôle, à savoir : sur la machine électronique et le bulletin manuel.

 

S’agissant de l’organisation des élections en 2017, Désiré Mulekela a martelé que cela dépend de la tripartite Gouvernement-CNSA et CENI.

 

Nonobstant les explications de la CENI, le Coordonnateur national de la FENAPHACO, Me Patrick Pindu-di-Lusanga, organisera, dans les jours à venir, un atelier d’analyse pour voir quel sera l’inconvénient de ce vote semi-électronique. Et lors de cet atelier, un cahier des charges sera élaboré par les PVH pour donner leur position.

Mais, dans l’ensemble, les PVH ont estimé que le vote semi-électronique posera beaucoup de problème aux aveugles et sourds-muets qui doivent se faire accompagner au bureau de vote. Ces derniers risquent de voter un candidat qui n’est pas de leur choix.

 

Julio Okito

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