Début Juillet 2017, des anciens salariés de l’usine ArcelorMittal, à Florange, accusaient leur entreprise de leur demander de déverser des produits dangereux dans un dépotoir au lieu de les recycler comme prévu par les règles de gestion des résidus de production. Malheureusement, ces « dérapages » sont bien trop nombreux et trop souvent laissés impunis.
D’autant plus que cette information parue récemment ne semble être que l’arbre qui cache la forêt. En 2016, un ancien salarié avait déjà prévenu la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dréal) de ces déversements illicites. Une information classée sans suite… Mais ArcelorMittal n’est malheureusement pas la seule usine à devoir répondre à un manquement aux règles en matière de gestion des résidus de production :
- Si l’usine d’alumine de Gardanne (Bouches-du-Rhône) ne déverse plus de boues rouges dans la Méditerranée depuis Janvier 2016, elle continue de jeter une multitude de déchets au large des calanques de Cassis. Et cela légalement puisqu’elle a obtenu du Conseil supérieur de prévention des risques technologiques (CSPRT) l’autorisation d’envoyer pendant 6 ans ses effluents (notamment aluminium, fer et arsenic) dans la Méditerranée ;
- Au Canada, en février 2017, 2000 litres de pétrole brut ont été jetés dans un canal à la suite d’un déversement illégal à partir d’une remorque-citerne ;
- En 2014, au Pays de Galles, des salariés de l’usine Monsanto avaient pour obligation de déverser illégalement des milliers de tonnes de produits chimiques cancérigènes et nocifs pour l’environnement entre 1965 et 1972 ;
- En Italie, en février 2010, des entreprises auraient déversé un million de tonnes de déchets industriels contaminés dans de banales décharges en Toscane, en Emilie et dans le Trentin. En 22 ans, près de 10 millions de tonnes de déchets industriels toxiques ont été enfouies illégalement dans la région de Naples.
Si l’affaire ArcelorMittal était avérée, l’acidification engendrée aurait un impact direct et pendant plusieurs années sur les milieux aquatiques, sur les animaux et sur la flore environnante.
Julia Perez