La voie vers une paix durable dans la partie orientale de la RDC vient d’être balisée grâce à la médiation des États-Unis. Un accord de principe a été signé, vendredi, entre Kinshasa et Kigali, au département d’État américain.
Cet accord de principe précède l’accord de paix qui devrait être signé, sauf changement, le 2 mai prochain.
Le document, signé par les ministres des affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, reconnaît la souveraineté et l’intégrité territoriale des deux États. Il promeut également la sécurité et encourage la coopération économique dans le respect des mécanismes régionaux et sous-régionaux, notamment l’ICGLR, la COMESA et l’EAC.
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Le Respect des engagements
Prenant la parole à l’issue de la signature de cet accord, Thérèse Kayikwamba, ministre congolaise des affaires étrangères, a insisté sur le respect des engagements.
« Trop d’efforts passés ont échoué parce que la séquence des actions a été ignorée ou que la redevabilité a été reportée. Le peuple congolais mérite mieux. Nous ne pouvons pas nous permettre un autre cycle de déclarations qui ne se traduisent pas en réalité. La paix et le développement ne peuvent pas reposer uniquement sur de bonnes intentions. Ils doivent être construits sur la responsabilité : des engagements clairs, des délais mesurables et des conséquences en cas de non-respect. C’est la seule façon de restaurer la crédibilité, non seulement parmi les États, mais aussi auprès des populations qui attendent que la paix devienne réelle« .
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Réaction du gouvernement qatari
Engagé également dans une démarche visant à réunir les autorités de la RDC et les membres de l’AFC-M23, le Qatar a salué les efforts déployés par les États-Unis.
« Le Qatar apprécie les efforts diplomatiques déployés par les États-Unis, qui s’inscrivent dans le cadre des initiatives de la communauté internationale visant à résoudre le conflit et à promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région des Grands Lacs« , peut-on lire.
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Controverse autour de la démarche
La signature d’un accord de principe entre la RDC et le Rwanda ainsi que la déclaration conjointe entre Kinshasa et l’AFC-23 divisent l’opinion en RDC. Pour certains, les étapes franchies constituent des victoires diplomatiques pour Félix Tshisekedi.
« Je salue la fermeté du Président Tshisekedi vis-à-vis du Président Kagame. Les résultats positifs commencent à se produire… », a déclaré Jean-Claude Katende, activiste des droits de l’homme sur son compte X.
Pour d’autres, ces pourparlers ne présagent guère de la fin des hostilités dans l’est de la RDC.
« Les pourparlers de paix facilités par l’État du Qatar et par les États-Unis demeurent largement opaques, alors que la transparence est essentielle pour rétablir la confiance et avancer vers une feuille de route crédible aux yeux d’une population fatiguée par les manœuvres d’ombre souvent dictées par des intérêts économiques étrangers« , a déclaré Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix, via son compte X.
Il sied de rappeler que depuis trois décennies, la RDC est au cœur d’une insécurité criante alimentée par ses pays voisins. En janvier 2025, une grande partie du pays a été conquise par des groupes armés soutenus par le Rwanda.
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Emongo Gérôme

