CENI: nécessité de repenser le processus de désignation des animateurs

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Bureaux de vote Kinshasa

Depuis plus d’une décennie en RDC, la désignation du président de la CENI a toujours été une équation asymétrique. Comme toujours, le choix du prochain patron de la Centrale électorale pose un problème de consensus.

Pour les élections de 2023, le processus de désignation avaient été entamé, lundi 23 juillet, par les chefs religieux au Centre interdiocésain à Kinshasa. Un dernier tri des dossiers les plus pertinents qui ne devait prendre que quelques heures. Le travail préalable ayant déjà était fait au niveau du secrétariat technique, composé des experts de chaque confession.

À l’issue de cette rencontre, aucun consensus ne s’était degagé autour du candidat président de la CENI. Les représentants catholique et protestant s’était retirés annonçant la suspension des discussions.

Dans l’entretemps, les six autres confessions s’étaient réunies et avaient désigné Denis Kadima, président de la CENI. Le PV sanctionnant leur rencontre fut rapidement transmis au bureau de l’assemblée nationale.

Reçues le lendemain par le président de l’Assemblée nationale, une prolongation de 48 heures avait été accordée aux huit confessions. Aux fins d’harmoniser les avis et de transmettre des délégués obtenus de manière consensuelle.

Le vendredi 30 juillet, au dernier jour de la prolongation leur accordée, toujours aucun consensus. En lieu et place, les chefs religieux ont prouvé à la face du monde leur manque d’abnégation de soi.

Pour décanter la situation, l’église catholique et l’église protestante avaient proposé la mise à l’écart de deux candidats à problème. Refus catégorique de la part de six autres confessions religieuses. Elles tiennent mordicus à leur candidat.

Impossible pour ces hommes dits de Dieu de se surpasser au profit de ce peuple qu’ils ont pour fidèles. En quoi ce candidat est-il si précieux pour sacrifier un processus sur lequel toute une nation compte?

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Presidence de la CENI: un casse tête chinois

Juillet 2020, Ronsard Malonda avait été désigné successeur de Nangaa par les six, mêmes, confessions religieuses. Une désignation qui a été contestée par les catholiques et les protestants. Cette désignation avait été validée par l’Assemblée nationale avant que le Chef de l’État n’accepte de l’enteriner.

Au mois d’octobre 2015, Corneille Nangaa avait été désigné président de la Ceni par une partie des chefs religieux. L’église catholique et protestante s’étaient retirées des concertations de désignation de Corneille Nangaa.

En 2011, c’est le bis repetita de la problématique de désignation du président de la Ceni par les religieux. Ngoyi Mulunda avait été désigné président de la Ceni, après les extrêmes tractations entre Catholiques et autres confessions religieuses.

Avant sa bonne réputation aux élections de 2006, la désignation de l’abbé Malumalu à la CENI avait fait tâche. Et à son come-back en 2013 à la tête de cette institution d’appuie à la démocratie, Malumalu avait été contesté.

Ainsi, l’histoire ne fait que se répéter dans le processus de désignation du président de la CENI en RDC. Il serait peut-être temps de repenser autant le fonctionnement que l’organisation de la centrale électorale.

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Tichick NGONGO

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