Les parties belligérantes libyennes se sont réunies sous l’égide de l’ONU dans le cadre de la Commission militaire mixte du 2 au 4 novembre dans la ville de Ghadamès, dans l’ouest de la Libye.
NEW YORK, USA, le 06 Novembre 2020,-/African Media Agency (AMA)/-L’objectif de cette réunion entre les représentants militaires du Gouvernement d’accord national et du groupe armé appelé l’Armée nationale libyenne – la première organisée sur le territoire libyen – était de discuter des modalités de mise-en-œuvre du cessez-le-feu.
Après quatre rounds de négociations organisées depuis février, les délégations des deux parties libyennes avaient signé le 23 octobre dernier, à Genève, un accord de cessez-le-feu. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le Conseil de sécurité des Nations Unies avaient salué cet accord et appelé les parties signataires à respecter leur engagement envers ce cessez-le-feu.
« Nous pouvons voir les avantages, les fruits du travail de la Commission militaire mixte sur le terrain ici en Libye », s’est félicitée la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l’ONU en Libye, Stephanie Williams, lors d’une conférence de presse mardi.
Selon la Représentante spéciale, toutes les installations pétrolières sont désormais ouvertes, tout comme la production de pétrole. La National Oil Corporation a déjà signalé que la production journalière est de 800.000 barils par jours. « Nous travaillons à la reprise des vols pour permettre aux habitants du sud d’avoir une connexion avec d’autres villes de Libye », a-t-elle ajouté, constatant également l’échange continu de détenus depuis la signature de l’accord de cessez-le-feu.
Pour Mme Williams, la réunion de Ghadamès « est le début d’un processus qui va exiger de la détermination, du courage, de la confiance et beaucoup de travail ». La Représentante spéciale qui dirige également la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a noté la « détermination » des deux parties réunies au sein de cette Commission militaire mixte à mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu.
L’accord de cessez-le-feu conclu à Genève le mois dernier prévoit un calendrier pour le départ des mercenaires et des forces étrangères du territoire libyen. « Nous avons maintenant des discussions détaillées sur le mécanisme de surveillance pour tout cela, mais il y a une demande souveraine libyenne claire [à cet égard] en ce moment que nous avons vue dans l’accord de cessez-le-feu lui-même », a dit Mme Williams.
« Le fardeau, la responsabilité incombe aux pays et aux éléments qui sont responsables d’amener ces mercenaires et ces forces en Libye », a-t-elle dit. « Ils doivent respecter la demande libyenne », a-t-elle insisté.
L’envoyée de l’ONU a souligné que « l’extrême confiance » dans la capacité des parties à travailler ensemble doit désormais se traduire par des avancées sur le terrain, notant qu’il reste encore beaucoup de travail à faire.
Pourparlers politiques le 9 novembre à Tunis
Parallèlement aux négociations militaires, les parties libyennes doivent réamorcer des pourparlers politiques. Un Forum de dialogue politique inter-libyen doit se tenir le 9 novembre à Tunis, la capitale de la Tunisie.
« Nous devrons travailler avec les 75 participants (du Forum) sur une feuille de route politique tournée vers l’avenir avec comme objectifs clés la programmation des élections nationales », a dit Mme Williams.
La Représente spéciale a émis l’espoir de voir « l’esprit et le sens des responsabilités » constatés au sein de la Commission militaire mixte se refléter dans le dialogue politique. « Ce que nous demandons, c’est que la classe politique (libyenne) atteigne le niveau de responsabilité que nous avons vu présentement au sein de la Commission militaire mixte », a-t-elle dit.
« Nous savons que des jeux se jouent maintenant, nous voyons les manœuvres tout autour de nous de ce que nous appelons le parti du ‘statu quo’. Cela ne fonctionnera pas », a-t-elle prévenu.
Pour la Représentante spéciale, fixer fermement la feuille de route pour des élections nationales est l’objectif premier du Forum de Tunis. « C’est la seule façon dont le peuple libyen peut restaurer sa souveraineté et exercer son droit d’élire ses représentants », a-t-elle souligné.
« Les Libyens peuvent organiser des élections; nous avons vu éclore la démocratie au niveau municipal et nous devons le voir au niveau national », a-t-elle conclu.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.
Source : African Media Agency (AMA)