Les Nations Unies ont condamné l’attaque meurtrière perpétrée samedi contre une école dans le sud-ouest anglophone du Cameroun.
NEW YORK, USA, le 26 Octobre 2020,-/African Media Agency (AMA)/-Au moins huit enfants ont été tués et 12 autres ont été blessés le 24 octobre dans une attaque menée contre une école de la ville de Kumba, dans la région Sud-Ouest du Cameroun, a indiqué le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, et le Coordonnateur humanitaire au Cameroun, Matthias Z. Naab, ont fermement condamné cette attaque. « Les écoles doivent être des lieux sûrs, l’éducation est un droit humain », a souligné dimanche Mme Azoulay sur son compte Twitter. « Je suis choqué et indigné par le meurtre d’écoliers innocents qui allaient à l’école pour obtenir une éducation », a, pour sa part, déclaré M. Naab dans un communiqué publié samedi par OCHA.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, s’est également dit profondément choqué par cette attaque. « Une fois de plus, cette attaque est un rappel inquiétant du lourd tribut payé par les civils, y compris les enfants, dont plusieurs ont été privés de leur droit à l’éducation », a déclaré le porte-parole du Secrétaire général dans un communiqué publié dimanche.
Le 24 octobre, un groupe d’hommes armés a attaqué l’Académie internationale bilingue Mère Francisca à Kumba. Selon OCHA, au moins huit enfants ont été tués à la suite de coups de feu et d’attaques à la machette. Douze autres ont été blessés et emmenés dans des hôpitaux locaux.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a envoyé des fournitures médicales à l’hôpital de district et Médecins sans frontières soutient également l’hôpital en fournitures médicales et en personnel. « L’ONU continuera d’appuyer les efforts déployés par le gouvernement et les organisations non gouvernementales pour fournir l’assistance médicale nécessaire aux blessés », a souligné M Naab.
Le chef de l’ONU et le Coordonnateur humanitaire au Cameroun ont présenté leurs plus sincères condoléances aux familles des enfants tués, souhaité un prompt et complet rétablissement aux blessés et apporté leurs soutiens à leur communauté.
Une violation des droits des enfants qui peut constituer un crime contre l’humanité
L’attaque contre cette école à Kumba est selon OCHA « la pire atrocité » au Cameroun depuis la rentrée scolaire le 5 octobre 2020 au cours de laquelle plus d’élèves se sont inscrits dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest que ces dernières années. « Les enfants ont droit à l’éducation. La violence contre les écoles et les écoliers innocents n’est acceptable en aucune circonstance et peut constituer un crime contre l’humanité si elle est prouvée par un tribunal », a précisé M. Naab. Par la voix de son porte-parole, le Secrétaire général de l’ONU, a rappelé que « les attaques contre les structures scolaires et éducatives sont une violation grave des droits des enfants ».
M. Guterres et Naab ont exhorté les autorités camerounaises à mener une enquête approfondie sur cette « tragédie » afin que les auteurs de ce crime puissent être traduits en justice. Le chef de l’ONU a appelé les parties armées à s’abstenir de toute attaque contre les civils et à respecter le droit humanitaire international et relatif aux droits de l’homme.
« Le Secrétaire général exhorte fortement les parties à répondre positivement à son appel au cessez-le-feu à travers le monde », a déclaré son porte-parole. Le Coordonnateur humanitaire a réitéré l’appel lancé par l’ONU à tous les acteurs armés pour qu’ils s’abstiennent de toute attaque contre des enfants et d’autres civils et qu’ils épargnent les écoles, les établissements médicaux et leur personnel de toutes violences ou menaces.
M. Guterres a réitéré la disponibilité des Nations Unies à soutenir un processus de dialogue inclusif menant à une sortie de crise dans les régions camerounaises anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.
Source : African Media Agency (AMA)