La jeunesse congolaise est exposée à plusieurs maux. La délinquance juvénile a atteint des sommités jamais enregistrées auparavant.
Et le mal est plus profond qu’au temps de Sodome et Gomorrhe.
Après des phénomènes tels que mineures prostituées, drogue en milieu scolaire ou avortements grandissants, voici la prostitution déguisée.
.
Aucune catégorie n’est épargnée
Le marché central de Kinshasa, lieu de toutes formes de négoce, vit désormais à l’heure de la prostitution.
Il s’agit d’une nouvelle variante de la prostitution qui a élu domicile à Kinshasa.
De nos jours, au marché centrale, des jeunes filles n’hésitent pas à vendre leur corps pour subvenir à leurs besoins matériels. Leurs âges varient entre 16 et 30 ans.
Ces adeptes du gain facile au lieu de faire le racolage, ont trouvé une idée ingénieuse sortie tout droit de la cuisse d’Athéna.
Elles proposent une partie des jambes en l’air à des marchands en échange des habits et accessoires vestimentaires.
Capsud.net a enquêté au marché central et plus précisément dans sa dépendance, le marché Kato. Nous sommes dans la commune mère de Kinshasa.
.
Récit affligeant du marché central de Kinshasa, haut lieu de prostitution
Il nous revient, comme dit, que des jeunes filles dont l’âge varie entre 16 et 30 ans en manque d’argent, se livrent au plus vieux métier du monde.
En quête d’une nouvelle robe, un jeans, un body, elles proposent d’offrir leur corps à des marchands.
Et ce, en échange de quelques articles de leurs choix. Une solution plus directe que trouver l’argent pour acheter.
Selon les témoins, ces jeunes filles sont de toutes catégories : étudiantes, élèves, analphabètes, etc.
Première étape: tels des véritables félins, elles ciblent les magasins contenant les vêtements qu’elles convoitent particulièrement. C’est le repérage.
Deuxième étape: l’appât. Une fois le repérage terminé, elles s’habillent en robes ou jupes courtes, des jean’s strech et des décolletés sexy.
Usant de leur pouvoir séducteur et mettent en avant leurs rondeurs, elles parviennent bien de fois à leurs fins.
Les commerçants ouest africains sont les plus ciblés par ces filles.
.
Des témoignages époustouflants
Mohamed, un vendeur de vêtements et de chaussures, âgé de 32 ans en a été victime. Son magasin se situe sur l’avenue Lac Moero.
Voici son témoignage :
« Un jour vers 17h00 alors que je m’appretais à fermer le magasin, une fille est venue acheter des habits.
Elle portait une petite robe de couleur blanche qui laissait entrevoir ses seins et ses cuisses.
Elle était très jolie et avait une poitrine assez bombée.
Elle est entrée puis m’a salué.
Elle a commencé à regarder les habits un à un.
Son choix fut porté
sur un pantalon jeans, un T-shirt Lacoste bodys et une paire de perpette.
Le tout équivalait à presque 30$.
Pendant qu’on marchander le prix, elle a commencé à me regarder avec des yeux de séduction.
Elle s’est mise aussitôt à se toucher sensuellement devant moi
Puis elle m’a lancé : ‘‘Veux tu que je te paye en argent ou en nature ?’’.
J’ai tout de suite compris là où elle voulait en venir.
J’ai accepté sa proposition puis nous sommes allés à l’arrière-boutique où nous avons couché ensemble. Après nos ébats, elle m’a laissé son numéro et est partie avec les articles« .
Nimage, 20 ans, un vendeur des linges et accessoires féminins a lui aussi vécu une situation similaire.
Contrairement à Mohamed, lui, n’a pas succombé.
« Un jour, une dame âge d’environ 30 ans est entrée dans mon magasin. Elle tenait entre ses mains un classeur d’étudiants. Elle voulait connaître le prix d’un lot des dessous.
Elle m’a demandé si je pouvais les lui offrir.
Je lui ai répondu que c’est à vendre. Elle m’a fait savoir qu’elle n’avait pas assez d’argent.
Je lui ai dit si tu n’as pas d’argent va en chercher et revient acheter.
Elle est sortie désespérée« .
.
« Il ne suffit pas d’être sérieuse pour trouver les habits chics » ( Niclette)
Face à ces poignants témoignages, nous décidons de vérifier les faits par nous mêmes.
Pour ce, nous nous sommes camouflé à la grande galerie Itaga située au croisement Itaga et avenue Kasa vubu.
Nous apercevons une jolie dame arriver. Elle doit avoir entre 20 et 23 ans.
Très jolie, elle portait une petite robe moulante et sexy. Selon notre informateur, elle s’appelle Niclette et habite Barumbu.
Presque chaque jour, elle vient au grand marché le soir à la recherche des marchands d’habits.
Un des nos informateurs pris contact avec elle pour qu’elle puisse témoigner. Elle accepta de témoigner moyennant deux bières, soit 4000 fc.
Et elle assume son activité :
« Aujourd’hui, on ne va pas manger les bonnes manières.
Il ne suffit pas d’être sérieuse pour trouver les habits les plus chics.
Les hommes n’ont plus d’argent.
Comment on va faire pour se nourrir ou s’habiller.
Si tu ne vends pas ton corps, tu n’auras pas des bons habits pour t’habiller, tu vas rester là et envier les autres. continuer à regarder tes camarades qui portent les jolis habits et les envier. Donc, c’est mieux d’aller directement chez les vendeurs des habits.
Même si je suis sérieuse, à ma mort tout va pourrir. D’où vaut mieux profiter tant que je suis en vie« .
.
La pauvreté, base de tout
De ce qui précède, l’on constate clairement que certaines filles s’adonnent à la prostitution malgré elles.
Elles cherchent à survivre face à la pauvreté extrême à laquelle elles vivent.
Certaines ont été confronté aux dures épreuves de la vie. D’autres, par contre, se prostituent par pure fantasme et sans réel motif.
Il se pose aussi un problème de la protection contre les MST. Ces dames se protègent elles lors de ces relations sexuelles occasionnelles?
Dans tous les cas, cette affaire révèle le fait que les jeunes dames désespérées sont prêtes à tout pour gagner de l’argent. Leur motif se résume au manque d’argent.
.
Des voies de sortie
Et pourtant des voies de sortie existent pour prévenir ces genres de pratique. Plusieurs moyens existent pour gagner sainement sa vie.
L’on peut notamment citer la sensibilisation à l’entrepreneuriat. Il y a aussi la mise en place des formations professionnelles pour accompagner ces femmes.
Une véritable moralisation de la vie publique, venant de l’État, peut aussi atténuer ces pratiques désobligeantes.
Dans cette lutte, tout le monde est concerné.
.
Une Enquête réalisée par Thierry Bishop Mfundu