100 jours de Fatshi: est-ce trop tôt pour le bilan?

share on:

En disant que pour juger un homme politique, il suffit de comparer ses paroles à ses actes, Boris Yeltsine ne croyait pas si bien dire.

Nés dans années 40, aux USA, avec l’avènement du New deal de Roosevelt, les 100 premiers jours des chefs d’État sont devenus la mode.

Cette formule fait flop même dans les pays de jeune démocratie comme le notre. Le premier président de la première alternance en RDC, Félix Tshisekedi n’y échappe pas.

Depuis sa prestation de serment, il vient de totaliser 100 jours.

À la clé, un programme d’ urgence de 100 jours lancé en grande pompe à la place de l’échangeur à Limete.

.

Le bilan arrive-t-il trop tôt?

En 100 jours, même le plus fin des politiciens ne sera pas en mesure de redresser une situation détruite depuis plus d’un demi siècle.

D’autant plus qu’ici les défis s’apparentent aux 12 travaux d’Hercule. Les urgences sont à la hauteur de l’Annapurna. Et pourtant ?

Les 100 jours sont l’occasion pour le Chef de l’État d’imposer son style, d’imprimer sa marque et de démontrer sa volonté politique. Bref, le premier pas qui annonce les 1000 autres à venir.

Alors, qu’en est-il des 100 premiers jours de Félix ? Difficile de le dire quand on sait qu’en RDC, les besoins sont diversifiés.

Chacun a des besoins spécifiques et des urgences y relatives. Autant dire que la couleur d’une chose, ne l’est pas pour tout le monde.

.

Sur le front de liberté, beaucoup d’avancées ont été observées

Est-il qu’à l’aube de la prestation de serment, une dynamique y a été observée. Des mesures dites de décrispation politique sont allées crescendo.

Tous les cas dite « emblématiques » du dialogue du Centre interdiocésain ont été traités.

De Diongo, Muyambo, Diomi en passant par les militaires de Bemba et Katumbi, tous ont été bénéficiaires de cette grâce.

La fermeture des cachots et la reforme des services des renseignements ont été mises en exergue.

Les fameux « bureaux 2 » qui pullulaient à la place victoire tel un essaim d’abeilles se sont évaporés. Mêmes les téléphones des passants n’ont plus des systèmes de verrouillage compliqués.

L’invitation de Martin Fayulu à la police judiciaire a failli raviver un temps les dures moments de la restriction de la liberté. Heureusement, qu’elle a été reportée.

La RTNC a été ouverte à toutes les tendances politiques même si les vieilles habitudes ont la peau dure. Il faut sûrement plus de 100 jours pour que cela change.

.

La RDC transformé en vaste chantier

Les fronts économico-social, la réhabilitation des infrastructures (routes, ponts, voirie urbaine) sont en cours.

Le pays est un véritable chantier. Pourvu que ça ne le reste pas indéfiniment.

On signale par ci et par là des travaux arrêtés ou qui se font avec une lenteur indescriptible.

L’avenue de la foire et l’avenue université sont à l’arrêt, et pourtant… les travaux ne sont pas encore achevés.

La requalification du salaire des fonctionnaires et de la solde des militaires ainsi que des policiers a été acté.

La majoration de 20.000 fc est une bonne nouvelle mais il en faut plus encore.

En dehors de la matérialisation, il faut qu’elle soit en croissance exponentielle.

.

Le Gouvernement…un autre iceberg

Il serait très impropre dans un régime semi – présidentiel de ne pas avoir un Gouvernement.

Et dans les 100 jours, aucune fumée blanche dans ce sens n’est apparue du côté de la cité de l’UA.

Le programme du Chef de l’État doit être mis en oeuvre par son gouvernement.

Et non par des ministres sortant cumulards de 2 à 3 portefeuilles sans véritable pouvoir. Si ce n’est de s’assurer un lendemain meilleur.

C’est ici que la coalition FCC- CACH entre dans la danse. Le laboratoire du président a devancé la mise en place du Gouvernement pour mettre en place le programme de 100 jours.

Question de ne pas mêler le FCC dans son bilan de 100 premiers jours. Ce qui se situe à la fois entre un risque potentiel et un coup de poker magique.

Bon grès, mal grès, le bilan des 100 jours du Chef de l’État a à la fois un goût aigre et doux.

De quoi susciter auprès des uns et des autres une envie de : on va voir la suite.

.

Thierry Bishop Mfundu

Leave a Response

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.