Tension UDPS- MLC: Ève Bazaiba tente de calmer le jeu

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Rien ne va plus entre l’UDPS et le MLC depuis la dernière sortie médiatique sur France 24 et sur RFI du président du MLC recalé par la cour constitutionnelle.

Ce dernier a accusé la CENI et la Cour constitutionnelle d’être à la solde du pouvoir.

Désemparé, il a indiqué que les deux structures tiennent à « éliminer les candidats sérieux » de la course à la présidentielle.

Cette déclaration n’a pas enchanté l’UDPS.

Depuis, on assiste à des attaques verbales sur les médias et les réseaux sociaux entre les partisans de deux partis.

 

L’UDPS tente une mise au point

Hier mercredi 06 septembre, le porte-parole de Félix Tshisekedi, Abraham Luakabuanga, a essayé d’éclairer l’opinion sur cette polémique.

« Que Monsieur Bemba se ravise, et contrôle très bien son langage. L’UDPS compatit, et condamne l’injustice dont il est victime. Mais, notre compassion, qu’il n’aurait jamais eue si c’est nous qui étions frappés- l’histoire le démontre-, ne doit pas être perçue comme une faiblesse. Elle s’inscrit dans notre lutte pour l’avènement d’un État de droit. C’est une question de principe. On combat un monstre et un système. Cela nous rapproche avec Bemba lui-même et son parti en dépit de certaines absences d’élégance politique de leur part, et de leurs collusions manifestes avec le pouvoir.

Le dialogue de Kodjo et celui de la CENCO -et bien après- le témoignent.
Qu’à cela ne tienne, nous supportons mal la déclaration de Bemba sur RFI, faisant croire que Kabila n’a gardé que de petits acteurs dans la compétition électorale. Ce mépris et cette méconnaissance de la réalité sont une provocation. Elle révulse et révolte.

Qu’il cesse ce petit discours d’illusionniste et prétentieux déphasé. Sinon, le passé qu’il tente de fuir, ne cessera de le rattraper.

L’UDPS a encaissé trop de coups. Elle en souffre davantage quand ils viennent de ceux qui se disent aussi opposants.

Nous avons intérêt à nous souder les coudes, et à faire face à l’ennemi commun. C’est la voie royale pour que ceux que l’injustice et la dictature excluent aujourd’hui, rejoignent le rang demain », a-t-il déclaré.

 

Du côté MLC, on veut calmer la tension

La réaction du MLC ne s’est pas faite attendre.

La SG du parti cher à Igwe a tenu à lever tout équivoque par rapport aux derniers propos de son patron sur les médias internationaux.

« Quand Bemba déclare que le pouvoir se choisit des opposants pour les prochaines élections, c’est une façon de montrer autant on l’a écarté, autant on le ferait pour un autre candidat de l’opposition, Félix Tshisekedi par exemple.

L’UDPS doit savoir qu’il y a plusieurs manières d’écarter les candidats de l’opposition.

Ça peut être par la CENI ou la cour constitutionnelle. Ça peut aussi être par l’exil forcé (cas de Katumbi), par la prison (cas de Diongo), ou par l’empêchement de circuler librement pour mener la campagne électorale.
Donc l’UDPS devrait plutôt hien analyser les propos de Jean-Pierre Bemba… », a déclaré la SG du MLC.

 

Opposition écartelée

Nous en sommes arrivés dans une situation de guerre intestine au sein de l’opposition.

Les uns diront ceci, les autres répliqueront par là.

L’opposition offre l’image d’une gruyère avec plein des trous et des labyrinthes.

Le Mouvement Ensemble est concentré à saisir les lobbies internationaux pour le retour de son candidat.

Du côté MLC, on se tortille et l’on pense que son candidat est victime de la plus grande injustice du siècle. l’UNC quant à elle, cherche par où rebondir car elle n’est pas dans l’actualité.

Et le pire arrive!

Cette opposition, malgrè tout ce qu’on dit, aura du mal à parler le même langage même dans la recherche de viabilisation du processus électoral (rejet de la machine à voter, audit du fichier, restructuration de la CENI).

Pourtant le MLC et l’UNC ont encore leurs délégués à la CENI.

L’UDPS lui, a demandé en vain le remplacement de son délégué dans cette institution.

Les jours à venir seront riches en rebondissements. Déjà que les partis de l’opposition sont dans une situation de paix armée.

 

Une guerre qui se couve encore

Pourquoi ne pas prioriser le candidat commun de l’opposition ?

Chaque parti de l’opposition semble avoir ses priorités.

Ensemble rétorque que ce n’est pas un préalable.

Mais alors, le MLC parle bien de « autres candidats de l’opposition », et non du candidat de l’opposition pendant la campagne, si l’on comprend bien le charabia politique.

Ce matin, que les majeurs leaders de l’opposition seraient convoqués à Bruxelles pour poursuivre les discussions autour de cette question!

Déjà que Bemba, Katumbi et Muzito y sont déjà…

 

En Belgique? Encore là bas?
Mais pourquoi seulement là bas? On le saura sûrement les jours à venir. Déjà les tracts d’appel à une journée ville morte trainent dans la ville de Kinshasa et dans les provinces.

À l’appel de qui?  Le mystère demeure.

 

Thierry Bishop Mfundu

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