Dans une interview accordée lundi à la RFI, le Président du Senat, León Kengo wa Dondo se dit favorable au retour de Moïse Katumbi. « Je suis pour que Moïse Katumbi rentre et se présente à la prochaine présidentielle », a-t-il fait savoir.
Selon lui, il faut donner les mêmes chances à tous les candidats. « On doit donner à tout le monde, les mêmes cartes, de manière à ce qu’on ne critique pas qu’on a exclu l’un ou l’autre. Vaut mieux qu’il se présente, s’il n’est pas élu, il baissera ses prétentions, et s’il est élu c’est très bien, il est le fils du pays », a ajouté l’ex-premier ministre de Mobutu.
Plaidoirie pour une amnistie de Katumbi
Le président de la chambre haute du parlement estime que seule l’amnistie peut permettre à Moïse Katumbi d’en finir avec ses démêlés judiciaires avec le gouvernement congolais.
« Mon souhait le plus clair, c’est que tout le monde se présente. Et comme il a été condamné, qu’il demande au président de pouvoir l’amnistier. Parce qu’il n’est pas en prison, donc il ne peut pas bénéficier de la grâce. La seule possibilité qu’il reste, c’est de bénéficier de l’amnistie, » a-t-il martelé.
Une réaction qui s’apparente à un soutien mais qui cache tant bien que mal la peine dont a fait montre cet ex mobutiste pour dénoncer l’acharnement judiciaire contre le président du mouvement Ensemble.
Au lieu de plaider pour une justice équitable, ce vieux routard de la politique congolaise est resté dans la vieille méthodologie dictatoriale avec son lot d’amnistie et de grâce présidentielle.
Kengo et ses vieux réflexes
Pour lui, Moïse Katumbi est déjà condamné et seul le président Kabila peut le sortir de ce merdier. Ce qui est amusant quant on sait que lui même a vécu en exil après l’arrivée de l’AFDL et connait la vie loin de sa terre natale.
En tout cas, la sortie médiatique du président du sénat n’apporte pas des vraies réponses aux questions que se posent les congolais et ce qu’on attend de lui en tant que deuxième personnalité du pays.
Cela renforce encore le camp de ceux qui affirment que l’ancien mobutiste a toujours travaillé autour et pour lui. Il a su transcender les temps et les époques et se maintenir au pouvoir contre vents et marées.
« Que pouvons nous attendre d’un homme qui n’a même pas construit une école alors qu’il a occupé toutes les charges importantes du pays hormis la présidence de la république, » avait déclaré un intervenant dans une radio locale à l’endroit du précité.
Pour rappel, Moïse Katumbi a été empêché d’atterrir en RDC malgré les promesses des membres du gouvernement de l’arrêter une fois au sol. Il a erré à Kasumbalesa côté zambien puis est rentré en Europe.
Information d’ailleurs contredite par le ministre de la communication, Lambert Mende. Affirmant que Moïse Katumbi n’a jamais été au poste frontalier de Kasumbalesa.
Ainsi, Moïse Katumbi n’a pu déposer sa candidature aux présidentielles dont les listes des candidats provisoires seront publiées le 23 août et les définitives au mois de septembre.
En outre, un mandat d’arrêt internationale a été récemment lancé contre Moïse Katumbi. Un autre point qui a laissé en sourdine à ce signataire du FCC lors de ce même interview.
Thierry Bishop Mfundu