Décidément, l’UNPC ne tire toujours pas des leçons lorsque les autorités narguent les journalistes. Voilà qu’après avoir sanctionné le Ministre de la justice pour injures et propos déplacés à l’endroit de la corporation, l’UNPC se compromet une fois de plus.
Dans son communiqué du 24 juillet, l’UNPC annonce une rencontre prévue sous la médiation du PM Bruno Tshibala pour aplanir le différend.
Différend avec qui?
Quand on sait que les journalistes attendent juste des excuses et que le ministre insulteur réponde de ses actes en justice.
À la place d’une plainte contre le précité, voici l’UNPC est partie courber l’échine pour obtenir un dialogue sous l’égide du PM.
Mais pour quel intérêt ?
Déjà dans le communiqué de l’UNPC, on peut lire: » en sa qualité de Chef du gouvernement, le Premier Ministre, s’est investi pour éteindre le feu afin de préserver la paix sociale… »
Il s’est investi quand et pour qui? Jusqu’à présent, aucune excuse ni aucune sanction du gouvernement.
De qui se moque-t-on?
N’est ce pas un quitus pour encourager ceux qui méprisent et maltraitent les journalistes ? Pourtant, la corporation avait prévu une plainte, un sit-in puis le dépôt du mémorandum pour exiger des sanctions contre le ministre coupable.
Curieusement, rien n’a été fait dans ce sens. Aucun appel à manifestation ni à un sit-in de la part de l’UNPC.
Jusqu’à aujourd’hui, aucune plainte n’a été déposée.
Pourquoi?
Au lieu d’une plainte et d’un mémorandum signé par les journalistes, voilà l’UNPC qui écrit une lettre de protestation contre le ministre sous embargo adressée au PM.
Qu’en est-il du sit? Où est passé le mémo ?
Voilà des comportements qui décrédibilisent les journalistes et font de nous de la chair à canon devant les membres de l’exécutif.
Si le PM peut s’excuser au Japon pendant heure de coupure de courant. À fortiori, celui qui injurie les journalistes, toute une corporation des hommes et femmes responsables.
Le minimum pour l’UNPC aurait été de donner un embargo définitif au ministre jusqu’à ce qu’il s’excuse publiquement. Et de porter plainte pour injure publique et atteinte à la personnalité.
Cela allait servir d’exemple pour les autres. Ce qui n’a pas été pas le cas jusqu’à ce jour.
L’UNPC a donc échoué dans son rôle de protecteur des journalistes congolais en se rebiffant et en jouant le jeu de son oppresseur.
Rien n’est encore perdu, le président Tshilunde peut encore se ressaisir et changer sa manière de conduire la corporation. Sinon, les journalistes devront d’eux mêmes s’organiser et se faire respecter.
Comme dit le proverbe : tu ne peux empêcher les oiseaux de voler sur ta tête mais tu peux les empêcher d’y poser leurs nids.
Thierry Bishop Mfundu