Discours de Kabila: 35 minutes de blabla incohérent

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Joseph Kabila et Finances 2019

Comme il fallait si attendre, le discours de Joseph Kabila a accouché d’une souris. Pendant près d’une heure (50 minutes, plus précisément) le président a parler… plutôt a lu un texte décrivant son autosatisfaction sur ses 17 ans passés à la tête du pays. Ses 17 années de passion pour la RDC ou, pour être plus précis, ses «passionnantes» 17 années de pouvoir.

Lui même l’a si bien décrit au début de son mot: « Je sens une petite tension dans la salle…Y’ a des gens qui attendent peut-être que je dise dans mon discours; comprenez mon émotion! Mais cela remonte y a 20 ans! Je ne le dirai pas, je dirai plutôt; comprenez ma passion pour le Congo. »

Cela illustre une chose, on dirige un État non par passion mais par la raison.

Et dans ces 50 minutes d’autosatisfaction, Joseph Kabila a concentré une large partie (35 minutes exactement) à donner des chiffres et des informations ne cadrant  nullement avec la réalité.

 

35 minutes d’incohérence

Le président s’est évertué tout au long de son discours à tenter de positiver son bilan. Tantôt comparant ses réalisations à ce qu’il y avait en 1960, remontant en 1997 et de fois en 2001 et 2006. A l’entendre, on se sent en plein marasme langagier.

Et ce, sous les cris et acclamations des fans clubs venus en masse dans l’hémicycle du palais du peuple parait aux couleurs de la MP.

Dans le contenu du discours, rien ou presque à se mettre sous la dent: « tout est bien, tout va bien ». Bref, rien à signaler.

Un grand tableau idyllique du pays a été brossé : de l’économie à l’éducation en passant par la sécurité. De quoi envier la France ou la Grande Bretagne.

De la croissance à 1 ou 2 chiffres, le Congo va mieux qu’il y a 15 ans, 20 ans voir 50 ans. Nonobstant « ceux qui ne voient que ce qui reste à faire sans considération aucune pour ce qui a déjà été fait ».

Acclamation de la foule aux cris de : vive le Raïs !

Quand on essaie de comparer le budget de 24 millions de $ de 1960 à 4 millions de $, lapsus 4 milliards de $. Kasa vubu peut retourner dans son mausolée de Singini.

Un budget de 1960 avec une population de moins de 20 millions d’habitants à une population de près de 90 millions d’habitants. Il y a de quoi rire.

Quand on sait que la RDC avait un PIB équivalent à celui de la Corée du sud et qu’aujourd’hui le pays fait course commune avec le Soudan du sud et l’Érythrée.

Comparaison n’est pas raison, diront certains.

 

Et de son avenir politique?

Le Chef de l’État a martelé sur le financement local des élections. Sans apport ni diktat extérieur ce qui sera désormais la norme dans les années à venir.

 » la RDC n’a jamais donné des leçons aux autres états. Elle n’en recevra jamais d’ailleurs des Autres. « 

Quand on a rien a proposer, inutile de verser dans les quolibets. Les opposants et les occidentaux en ont eu pour leur compte: assassins de la démocratie, collaborateurs des colonisateurs, etc.

Hommages méritants aux héros nationaux et pan-africanistes: Lumumba, Kimpa vita et Kimbangu, etc.

Pour son avenir politique, le président s’en remet à la constitution. Il a juré de le respecter sans équivoque.

Quand on sait que cette dernière a été maintes fois violée pour des intérêts partisans, il y a de quoi rire.

Le président a parlé, il n’y a pas débat à faire selon le président du Senat: Kengo wa Dondo. La suite au prochain numéro.

 

Thierry Bishop Mfundu

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