Depuis le go du dépôt des candidatures aux élections provinciales, on ne sent pas l’engouement dans les BRTC. Alors que beaucoup réclamaient les élections à cor et à cri.
Curieusement, plus les échéances approchent, plus les préalables se posent. Que ça soit du côté de la majorité ou du côté de l’opposition.
Que des excuses, que des préalables
La majorité crie à tout ce qui voudrait l’entendre qu’elle est prête pour les élections. Mais sur le terrain, rien. Aucune liste n’est déposée y compris les grands partis tels que le PPRD n’ont pas encore apprêté leurs listes.
Le cahier des signatures de la nouvelle plateforme électorale de la majorité, le FCC est encore ouvert à Pullman Hôtel. On attend encore d’autres signataires. Le temps de confectionner les listes électorales et le 23 décembre arrive à pas enjambé, tel le grand ogre du petit poucet.
Du côté de l’opposition, que des préalables. Si du côté de l’UDPS, on ne veut pas attendre parler de la machine à voter, le Secrétaire général JM Kabund tient à rappeler que » l’UDPS de 2006 n’est pas celui de 2018″.
A-t-on appris la leçon que la politique de chaise vide ne paie? Et celle de la politique a-t-elle déjà payée ?
« Chut on ne parle pas la bouche pleine, » répondait un ministre ex-opposant sur son non militantisme une fois à la mangeoire. Bémol: au pouvoir.
Si le mot »élection » est chanté autant dans la bouche des politiciens, du côté de leurs pieds, c’est la lourdeur pour en prendre le chemin.
Les BRTC sont quasiment vides et les agents de la CENI commis sur place passent le plus clair de leurs temps à dormir, à tchater et à se raconter leurs vies. Au risque que les fiches d’inscription servent des papiers hygiéniques.
Les policiers de garde sont obligés de vaquer à d’autres occupations, question de multiplier les sources d’approvisionnement.
Les candidats députés provinciaux réfléchissent encore sur les types de discours à adopter pour berner, euh pardon convaincre les électeurs.
Cette absence d’engouement va sûrement être compensé par une mêlée tardive dont les Congolais détiennent seuls le secret.
Entre temps les politiques restent incohérents tout du moins dans leurs postures, discours et même leurs actes relevés quant à la ferme volonté d’aller aux élections.
Tout le monde cherche des excuses, des raisons et des préalables, c’est qui laisse perplexe plus d’un observateur.
Machine à voter, deuxième toilettage du fichier électoral, renouvellement partiel du bureau de la CENI, etc. Des conditions qui risquent de renvoyer les échéances aux calendes grecques.
Ils vont aussi demandé énormément de ressources financières, soit beaucoup de temps. Ou les deux à la fois. Déjà que l’État est en retard quant au financement de la CENI.
Déjà que les mesures de décrispation telles que souhaitées par l’accord du 31 décembre tarde à se matérialiser…Le président vient d’ailleurs de libérer des prisonniers à la prison de Béni. Alors que beaucoup attendait Gecoco Mulumba, Diomi Ndongala, Franck Diongo, Muyambo, et le fameux retour de Moïse, pas l’hébreu mais le congolo-italien.
Face au 50 signature des députés sollicitant son retour, la MP a déployé un arsenal plus de 200 de ses parlementaires pour boycotter cette requête. Cela ressemble à un match entre le réal de Madrid et le Fc Nyuki.
On est loin de la sérénité requise pour que des élections apaisées soit au rendez-vous.
Quand on sait que toutes les chancelleries occidentales et les organismes internationaux mettent la pression au régime de Kinshasa pour la tenue de ces élections dans le délai. Finalement, peu ou personne ne veut mettre la main dans sa poche, on ne sait pas si l’on veut avoir réellement ses élections.
Chacun y trouvera à redire mais le train de Naanga a déjà dépassé Mbanza ngungu et tend vers Matadi, son terminus.
Thierry Bishop Mfundu