Abus sexuels: des ONG éclaboussées

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La révélation des scandales sexuelles impliquant des ONG est devenue monnaie courante surtout dans les pays en crise. Après OXFAM en Haïti, c’est au tour du MSF d’être éclaboussé dans un scandale.

Des employées de l’ONG ont dénoncé des membres du personnel humanitaire en Afrique, qui auraient fait appel à des prostituées ou auraient donné des médicaments en l’échange de faveurs sexuelles.

 

De l’aide humanitaire à l’abus sexuel

Le pas entre l’aide humanitaire et abus sexuel semble être devenu le lot des ONG internationales. Elles profitent de la faiblesse de leurs proies en situation de précarité et de leur position pour les abuser sexuellement.

Les ONG d’aide humanitaire sont dans la tourmente après des révélations récentes de scandales sexuels impliquant les plus prestigieuses d’entre elles, comme l’organisation britannique Oxfam.

En février 2017, des responsables d’Oxfam officiant à Haïti en 2011 et au Tchad en 2006 avaient été incriminés pour la tenue d’orgies et la location d’hôtels ou de chambres, aux frais de l’organisme de charité, pour s’y livrer à des pratiques sexuelles avec des prostituées. Penny Lawrence, la directrice générale a dû démissionné à cause de ses révélations.

Récemment, la BBC a diffusé les témoignages de huit lanceuses d’alertes. Des anciennes employées du Médecins sans frontières (MSF) ont témoigné anonymement sur des abus dont elles disent avoir été témoins. Elles dénoncent des employés d’âge mûr de MSF qui profitaient de leur statut pour abuser de jeunes Africaines.

Ce qui est malheureux quand on sait que ces filles ont vécu des événements atroces : guerres, viols, épidémies, etc.
Profitez de leur faiblesse est un abus de pouvoir.

Un témoin rapporte qu’un collègue lui a confié qu’il était possible lors de leurs missions en Afrique de troquer des médicaments en échange de relations sexuelles.

 

La RDC n’est épargnée

En RDC, les organisations internationales sont empêtrées dans beaucoup des cas d’abus et de harcèlement. Mais leurs autorités semblent étouffer ces affaires pour ne pas ternir leurs images.

La justice congolaise semble ne pas se préoccuper de ces types des dossiers. Généralement, le personnel impliqué est renvoyé incognito pour éviter le scandale.

Déjà à Kinshasa, on peut apercevoir ces personnels dans les quartiers chauds tels que Matonge, Bon marché, le centre ville, Bandal et Kintambo Magasin. Ils sont généralement accompagnés des filles de joie.

Pour ces prostituées, c’est une aubaine que de se retrouver avec un « étranger » par ce qu’ils paient mieux que les nationaux.

« Parfois, ils organisent des orgies et des partouzes dans leurs lieux de résidence. Ils nous invitent et nous paient entre 100 et 150$, » s’est confiée une ex fille de joie.

À l’intérieur et dans les zones de crise, c’est encore pire. Plusieurs femmes se sont retrouvées abandonnées avec des enfants issus de ces unions éphémères. Déboutées par la justice et les responsables des ONG, elles sont parfois obligées d’élever seules ses enfants.

Le 05 avril 2016, onze jeunes femmes ont affirmé qu’elles ont été enceintes à la suite de viols commis par des soldats tanzaniens de la Monusco.

Les soldats incriminés font partie d’une brigade d’intervention stationnée dans le village de Mavivi, près de Beni, dans la province du Nord-Kivu.

« Sept des victimes présumées ont accouché et quatre sont toujours enceintes », avait précisé le porte-parole adjoint de l’ONU Farhan Haq. Six d’entre elles sont mineures.

Mais jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été fait pour leurs rendre justice. Les militaires impliqués ont tout bonnement été renvoyé chez eux.

 

Plusieurs autres abus ont été commis par la suite

« Nous avons enregistré au cours de l’année 2017, 18 allégations d’abus sexuels ou d’exploitations sexuelles », a déclaré Adama Ndao, chef de l’unité conduite et discipline de la Monusco lors d’une conférence de presse.

« Quatorze de ces allégations sont associées à des plaintes ou actions en recherche de paternité ou de prise en charge d’enfants qui sont nés de ces relations », a-t-elle précisé.

L’ONG International Rescue Committee a reconnu des cas d’abus sexuels en RDC, 3 en tout. Elle a assuré avoir fait le nécessaire en saisissant la police et en renvoyant le personnel impliqué. Le journal britannique The Sun avait révélé que l’IRC a été citée pour des allégations de fraude et de harcèlement sexuel en RDC.

Cette situation nous amène à nous interroger sérieusement sur les motivations de ces organisations.

 

Des enquêtes classées sans suite

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes concernant ces abus mais aucune conclusion satisfaisante à ce jour. Aucun coupable n’a été puni ni les victimes dédommagées. C’est qui est curieux quand on sait que Jean-Pierre Bemba a été arrêté à la CPI pour les accusations des viols commis par ses troupes en RCA.

S’agissant du dossier de 11 casques bleus tanzaniens, la Mission de l’ONU avait annoncé avoir ouvert une enquête pour « inconduite » en lien avec des « allégations d’atteintes et d’exploitations sexuelles. »

Elle avait même promu des  » sanctions  » si les faits étaient avérés. Mais jusqu’à ce jour, aucune suite n’a été donné à ce dossier tout comme à tous les autres.

Même les autorités judiciaires sont restées sourdes et muettes face à ces graves violations de droit de l’homme.
En attendant, plusieurs femmes continuent à élever seuls des congolo- tanzaniens, des congolo-sud africains, des congolo- uruguayens, etc.

Ainsi, l’ONU et la justice internationale et locale doivent travailler en connivence pour en finir avec ces abus qui ternissent l’image des organisations internationales.

 

Thierry Bishop Mfundu

2 Comments

  1. Avec des informations-clefs, ces femmes victimes des abus sexuels et/ou ayant des enfants et grossesses des internationaux peuvent coincer leurs partenaires. Et les organisations qui emploient ces gens peuvent bien assumer leurs responsabilités y compris en termes financiers. On sème le vent et on récolte la tempête.

  2. L’état doit protéger ses citoyens et citoyennes. On a les japonais qui ont commis des abus aux femmes dans l’ex Shaba et ils courent toujours sans que justice soit rendue aux victimes. On a vu un navire ukrainien larguer dans le fleuve congo des passagers illégaux congolais au large du couloir matadi boma banana et c’est silence. Et on en voit des abus de tout genre depuis Leopold II et ça continue parce que personne n’a puni personne.

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