Le CNSA demande une rencontre entre son président et le Chef de l’État pour juguler la crise politique actuelle. C’est en substance l’objet du communiqué de presse publié jeudi 21 juin après la séance plénière extraordinaires du CNSA.
La plénière du CNSA avait comme point d’orgue l’adoption du rapport de la commission chargée d’évaluer la mise en oeuvre de l’accord du 31 décembre 2018. Il s’agissait aussi d’examiner le contour du processus électoral en cours.
Plusieurs points préoccupants relevés par le CNSA
Au cours de cette plénière, le CNSA a relevé plusieurs points préoccupants. Il y a notamment la non tenue de la tripartite depuis le début de l’année 2018.
Il faut rappeler ici que le 28 mai 2018, le premier ministre Bruno Tshibala avait convoqué la tripartite CNSA- Gouvernement-CENI. Le président du CNSA n’a pas participé à cette réunion jugeant Tshibala incompétent à convoquer la tripartite. Depuis lors, un bras de fer oppose les deux institutions.
D’autres points ont aussi été soulevés par la plénière du CNSA. Entre autres, « l’absence d’un consensus politique, tel que prévu par l’Accord autour de la machine à voter. L’existence de 16,6% d’enrôlés sans empreintes digitales, telle que notée par l’OIF dans les conclusions de l’audit du fichier. Le défaut de prise en compte des corrections des omissions et erreurs contenues dans la liste des partis et regroupements politiques publiée au journal officiel. La non libération de certains prisonniers politiques, d’opinions et amnistiés contrairement aux prescrits de l’accord, » a déclaré le communiqué du CNSA.
Toutes ces tâches noires constituent selon le CNSA, un motif nécessaire pour prendre des dispositions avant le dépôt des candidatures.
Ainsi, hormis la sollicitation de rencontrer le Président de la République, le CNSA souhaite aussi réunion urgente de la tripartie. Selon lui, cela est conforme à l’esprit de l’accord de la Saint-sylvestre.
Pour ce, le CNSA invite les acteurs politiques au calme dans le but de préserver la paix durant cette période électorale.
Le CNSA se mêle les pinceaux
Ce communiqué de la CNSA tombe à un moment où cette institution est pratiquement devenue une coquille vide. D’autant plus que les sollicitations y contenues s’apparentent plus à des aveux d’impuissance.
Pour rencontrer le Chef de l’État, le CNSA a-t-il besoin de le faire dans un communiqué de presse?
Entre institutions, il y a des voies plus catholiques pour des concertations. N’ayant pas répondu à la tripartite convoquée par le Gouvernement, le CNSA pense-t-il que ce dernier répondra à son invitation ?
La CENI a déjà rendu disponible les formulaires des dépôts des candidatures sur son site internet et l’électorat sera incessamment convoqué. Comment le CNSA compte bloqué cette caravane en pleine vitesse de croisière?
Le CNSA depuis son installation n’a jamais réussi à se faire une place sous le soleil des institutions de la république.
Ses recommandations ne sont pas prises en compte par le Gouvernement ni par la CENI. Il fonctionne sans bureau et ses frais de fonctionnement sortent à compte goutte.
L’accord de la Saint-sylvestre étant devenu pratiquement caduque avec l’entrée des membres du gouvernement au FCC, le CNSA n’a plus droit d’exister.
Sa légitimité et sa légalité sont carrément mis en mal. Et le conflit Olengakhoy et Tshibala est venu achever l’existence du CNSA.
Exclus réciproquement du RASSOP/ Kasa Vubu par les partisans des uns et des autres, Bruno Tshibala et Olengakhoy continuent à se rouler dans la farine et à se lancer par personnes interposées à des invectives verbales.
Au moins ce communiqué a le mérite de relever une chose: il y a un os dans le processus électoral. D’où il faut arrêter le frais. La CENI risque d’organiser les élections seulement avec la MP si elle ne prend garde.
Thierry Bishop Mfundu
