RDC : La police nationale serait-elle tombée de son piédestal ?

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Photo police nationale brutalise

Les images de l’arrestation brutale de la jeune militante de 15 ans Binja Yalala lors des manifestations pacifiques du 15 novembre 2017 par la Police nationale congolaise a provoqué une forte indignation tant dans l’opinion nationale qu’internationale.

 

En effet, plusieurs manifestants, dont une dizaine de mineurs parmi lesquels Binja Yalala avaient été appréhendés, « sans pitié », mercredi dernier, puis battus avant d’être conduits au Commissariat de la police d’Idwji dans la province du Sud-Kivu.

 

Indexée sur une photo choc montrant la brutalité avec laquelle 1 agent de police se rue sur une jeune adolescente, la Police nationale congolaise (PNC) a, par le biais de son Porte-parole, avoué, vendredi 17 novembre 2017, l’arrestation de la jeune fille précisant, toutefois, que celle-ci avait été appréhendée pour avoir « violenté » les forces de l’ordre.

« […] les éléments (de la police) ont été dépêchés sur terrain pour rétablir l’ordre public perturbé par une cinquantaine de militants se réclamant de mouvements citoyens ayant utilisé les mineurs en les plaçant en première ligne […] 11 mineurs avaient été appréhendés y compris Mademoiselle Binja Yalala qui avait été interpellée pour avoir violenté les forces de l’ordre », peut-on lire dans le communique officiel de la PNC.

 

Pourtant, joint par actualite.cd jeudi 16 novembre 2017, le Porte-parole de la PNC avait nié le fait insistant qu’aucun mineur n’avait été appréhendé la veille sur l’île d’Idwji tel que présenté par la photo qui faisait déjà tâche d’encre sur la toile.

« Notre chargé de communication au Sud-Kivu nous informe que pour la journée d’hier, 12 militants du mouvement S’EN EST TROP ont été arrêtés par la police et transmis au cachot de la chefferie. C’est lors de la marche organisée par ledit mouvement pour réclamer la tenue dans le bref délai des élections en RDC. Il n’y avait pas de militantes surtout pas de mineures », insisté le Colonel Colonel Mwanamputu Empung, Porte-parole de la PNC à actualité.cd.

 

Etrange revirement ! Devrions-nous alors parlé de déficit d’information entre Kinshasa et la chefferie d’Idwji ou tout simplement d’un odieux mensonge de la part de la PNC visant, tout en dénaturant le sens du combat mené par les mouvements citoyens, à justifier un acte barbare de la part de ceux qui sont censés protéger, sécuriser et servir la population ?

 

Dans son édition du 17 novembre 2017, notre confrère afriwave.com, s’intéresse à une autre photo choc de la même journée. Sur cette photo, on voit 4 agents de la police du commissariat d’Idwji appréhender brutalement Mlle Ombani Bashomeke, une autre jeune fille ayant participé à la manifestation du 15 novembre 2017.

 

Le confrère s’interroge, alors, sur les raisons qui justifieraient cet autre acte de barbarie. Ombani Bashomeke aurait-elle aussi « violenté » les forces de l’ordre ? Ou serait-elle aussi une mineure manipulée par les adultes membres des mouvements citoyens ?

 

Des questions qui certainement ne recevront aucune réponse de la PNC qui, d’après le confrère, a adopté le mensonge comme mode de sécurisation du pays.

 

 La PNC serait-elle tombée de son piédestal ?

 

La question vaut en effet son pesant d’or à bien observer les récents événements en République Démocratique du Congo.

 

En moins de 48h, la police nationale s’est illustrée par des actes contraire et à sa mission et à ses objectifs. A la veille et au lendemain de la manifestation du 15 novembre 2017, la PNC a démontré sa détermination à nuire à la population congolaise, qu’elle est pourtant censée protéger.

 

Pour rappel, en réaction à l’appel au respect du droit de manifester lancé par la Mission des Nations Unies en RD Congo (MONUSCO) le 14 novembre 2017, le Général Sylvano Kasongo, Commandant de la police de la ville de Kinshasa n’y est pas allé d’une main morte précisant que tout attroupement de plus de 5 personnes sera dispersé et on le fera « sans pitié ».

 

Une menace ferme présentant alors une police nationale prête à réprimer « sans pitié » toute contestation contre elle quoi qu’il en arrive avec ou sans mort d’hommes.

 

Que dire alors des propos tenus par le Général Placide Nyembo nouvellement nommé Commissaire provincial dans la province du Nord Kivu qui dans une vidéo ordonne à ses éléments « de réprimer les manifestants tous les moyens ».

 

Et tout cela se passe sans que ces responsables de la PNC ne soient rappelés à l’ordre ni relevés de leurs fonctions par la hiérarchie.  A croire que leurs déclarations seraient le fruit d’une décision orchestrée et reçu de l’autorité politique.

 

A voir ce qui se passe au Zimbabwe, il y a lieu de croire effectivement que la Police nationale congolaise aurait, réellement, perdue tout fondement !

 

Arthur Bitambi

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