Ben Bryant à Henry Mova : « Sankara était incompris et mal aimé comme ces jeunes qui refusent de s’aligner derrière des politiciens qui vandalisent les acquis du panafricanisme »

Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, PPRD, a organisé, mercredi 18 octobre 2017, une conférence en mémoire de Thomas Sankara, l’illustre panafricaniste Burkinabé.

Au cours de cette conférence, le principal orateur, le Secrétaire général du PPRD, Henry Mova Sakanyi, avait déclaré que les mouvements citoyens de plus en plus en vogue dans les sociétés africaines n’étaient pas dignes de représenter la vague juvénile de la nouvelle dynamique africaine et par conséquent souillaient la mémoire de Thomas Sankara.

Réagissant à ce qu’il qualifie de « déclaration tout à fait farfelue », Ben Bryant, Coordonnateur du mouvement Citoyen ENOUGH_RDC et membre du collectif des Jeunes Pro changement, a confié à capsud.net, ce samedi 21 octobre 2017, que le Secrétaire général du PPRD a une fois de plus voulu jeter un discrédit sur les mouvements citoyens. Car, précise-t-il, comme Thomas Sankara, les mouvements citoyens sont devenus des ennemis à abattre à tout prix, des virus dont il faut empêcher la propagation à cause du franc parler, de la pensée et des actions révolutionnaires de ces organisations.

« Après des déclarations comme celles qui nous ont qualifiés de terroristes et autres, Mr. Mova s’est arrogé le droit de déclarer que nos organisations servent de relais à l’impérialisme. Quand nous, mouvements citoyens, organisons des sit-in, des plaidoyers, des marches pacifiques ou autres, nous n’avons aucunement besoin du go des impérialistes », s’est-il indigné.

Occasion alors pour Ben Bryant de condamner cette prise de position qui, selon lui, est en réalité une insulte et un sabotage à la lutte noble menée par les jeunes du Burkina Faso, du Sénégal et, actuellement par ceux du Togo. Et comme tous ces mouvements, renchérit-il, les mouvements citoyens de la RDC sont une vraie représentation de la vague juvénile africaine consciente et engagée.

Et de préciser, à l’endroit du secrétaire général du PPRD, que Thomas Sankara était incompris, mal aimé, comme cette jeunesse qui refuse de s’aligner derrière des politiciens qui réduisent la jeunesse à l’animation d’une simple Ligue des jeunes.

« Cette déclaration à l’emporte-pièce résulte d’une peur bleue de la part de ceux qui sabotent et vandalisent les acquis du panafricanisme et de l’indépendance. Car comme Thomas Sankara, les mouvements citoyens ne servent aucunement l’impérialisme mais plutôt s’opposent à cette habitude des politiciens qui vont chercher l’Imperium dans des capitales occidentales », a-t-il martelé.

Invitant le Secrétaire général du PPRD et les siens à ne plus s’évertuer à salir en vain l’image des mouvements citoyens, Ben Bryant précise que la pensée de Thomas Sankara reste vivante dans cette jeunesse africaine qui est déterminée à changer les choses même au prix de leurs vies, comme Sankara ou Lumumba qui ont préférés mourir debout que de vivre à genoux.

« Si par impérialistes, Henry Mova fait allusion à ceux qui insistent sur le respect des droits humains ou au respect des textes légaux, nous lui faisons remarquer que Sankara voulait d’une Afrique libre. Et la liberté n’est rien d’autre que le droit de se discipliner soi-même pour ne pas être discipliner par autrui », a-t-il conclu.

Berckmans Kitumu