En tout cas, ce que nous pouvons dire sans peur d’être contredit est que les récentes déclarations du Président de la CENI jettent le doute sur la tenue des élections en RD Congo selon l’esprit de l’accord de la Saint Sylvestre.
En effet, lors de sa rencontre mardi 10 octobre 2017 avec les organisations de la Société Civile dans le cadre des concertations en rapport avec l’évolution du processus électoral en RD Congo, Corneille Naanga a clairement déclaré qu’il fallait 504 jours à la CENI, après la fin de l’opération de révision du fichier électoral, pour organiser les élections dans le pays.
Une situation déjà présagée par le Mouvement de Libération du Congo, MLC, qui avait en son temps refusé de participer au gouvernement d’union nationale face aux enjeux de la crise politique ayant débouché à la signature de l’accord de la Saint Sylvestre.
Brossant l’actualité au cours d’une rencontre politique avec les membres du MLC Belgique, la Secrétaire Générale du MLC Ève Bazaïba a défendu la position de son parti dans le parcours politique du pays avant et après l’accord du 31 décembre 2016.
A en croire cette « dame de fer », l’enjeu pour le MLC n’a jamais été la mise en place d’un gouvernement d’union nationale mais plutôt la fin du mandat du Président de la République et l’organisation des élections tel que prévu dans la constitution.
Face à une telle situation, personne ne pouvait croire alors au MLC qui voyait comme un aigle, on en veut pour preuve sa signature de l’accord du Saint Sylvestre qui n’est intervenue que deux semaines après que les autres parties prenantes aient déjà signé.
« L’accord du 31 décembre n’a pas été signé pour des raisons plausibles. Nous avons clairement dit que nous n’allions pas participer au gouvernement Kabila par peur de pécher contre la loi portant statut de l’opposition et contre la constitution. Et avec ces genres de velléités, il nous avait déjà demandé par ses émissaires qu’il souhaitait rester deux ans ou 3 ans de transition. C’était comme si on lui donnait la main et il prend tout le bras et on ne saura à quel moment avoir des élections », révèle-t-elle.
Ève Bazaïba révèle en outre que « deux incises assassines » ont été intégrées dans l’accord de la Saint Sylvestre, levant ainsi les verrous pour l’organisation des élections avant le 31 décembre 2017, et ce sont ces deux incises qui, aujourd’hui, pose problème.
« Lorsque nous nous sommes entendus, il n’y avait pas ces incises, lorsque nous avons quitté la table des négociations le 30 décembre, on nous a fait remarquer (le MLC) qu’il y avait un accord entre les deux poids lourds (UDPS et Majorité) et nous n’avions pas le droit de remettre en cause leur accord », précise-t-elle.
Les deux incises remettent ainsi en cause, selon elle, tous les travaux de la CENCO car voulant dire à la fois une chose et son contraire alors que les parties se sont accordées à organiser les élections avant le 31 décembre.
« Il n’était pas opportun d’insérer dans l’accord que la CENI, le CNSA, et le Gouvernement à l’unanimité pouvaient apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement des dites élections au cas où il y avait retard (1ère incise) et aussi que nonobstant l’article 5 de la constitution, le référendum peut être organisé au cas où le peuple le demandait (2ème incise), » a-t-elle déploré.
Tanya Mulamba
la rdc ne pas un jardin suspendu.elle a ses vraies fils et filles qui en esper beaucoup!