De nouvelles recherches ont jeté un éclairage sur l’un des mystères les plus horribles de la République démocratique du Congo : le massacre de plus de 800 personnes sur le territoire de Beni qui a débuté cela fait trois ans cette semaine.
Dans l’est de la RD Congo, plus de 120 massacres, au cours desquels les assaillants ont tué des personnes méthodiquement à la hache ou à la machette, ou par balle, se sont poursuivis y compris jusqu’au mois d’août cette année, d’une manière qui a laissé les analystes perplexes. Mais un nouveau rapport d’investigation du Groupe d’étude sur le Congo (Congo Research Group) basé à l’Université de New York apporte des éléments de compréhension sur la dynamique de ces violences, et permet d’espérer que les auteurs de ces crimes devront un jour faire face à la justice.
S’appuyant sur deux années de recherches minutieuses, le rapport identifie des phases distinctes de tueries, et divers acteurs armés responsables des massacres : l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), groupe rebelle islamiste ougandais basé dans l’est de la RD Congo ; d’anciens officiers de l’Armée Patriotique Congolaise (APC) ; la branche armée du Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de Libération (RCD-ML), groupe rebelle soutenu par l’Ouganda lors de la deuxième guerre de la RD Congo de 1998 à 2003 ; diverses autres milices locales ; ainsi que des éléments de l’armée congolaise. Les meurtres n’ont pas été commis par un groupe unifié visant un objectif politique spécifique, mais par ces divers acteurs qui ont constamment modifié leurs alliances, combattant parfois ensemble et parfois les uns contre les autres.
Lors de la rébellion du mouvement M23 soutenue par le Rwanda dans l’est de la RD Congo en 2012-13, des éléments de l’APC qui se trouvaient toujours dans le territoire de Beni se sont mobilisés et ont établi une alliance informelle avec les combattants du M23, selon le rapport. Après la défaite du M23 en novembre 2013, l’armée congolaise s’est concentrée sur Beni, officiellement pour vaincre les rebelles de l’ADF, présents sur le territoire congolais depuis de nombreuses années. Selon le rapport, d’anciens officiers de l’APC à Beni ont perçu ces opérations comme une tentative de démanteler les lucratifs réseaux politiques et économiques qu’ils avaient établis dans ce territoire, notamment par le biais de leur collaboration avec l’ADF et avec d’autres milices locales. En réponse, ils ont orchestré la première d’une série de meurtres à petite échelle à Beni en 2013. Ces attaques initiales auraient été censées démontrer l’échec du gouvernement congolais à protéger la population, délégitimisant ainsi son autorité et ouvrant la voie à une nouvelle révolte.
Lorsque les tueries ont débuté, certains officiers de l’armée congolaise sous le commandement du Général Akili Mundos ont décidé de coopter le réseau d’anciens officiers de l’APC, de combattants de l’ADF et d’autres combattants appartenant à des milices locales, selon le rapport. Au lieu de mettre un terme aux violences, l’armée a commencé à agir aux côtés des membres du réseau précisément responsable des premières tueries, permettant à celles-ci de se poursuivre à bien plus grande échelle à partir d’octobre 2014.
Une fois ouverte la boîte de Pandore, le réseau d’ennemis et d’amis a changé constamment, divers groupes locaux de milice prenant un rôle plus important alors que les massacres se poursuivaient. Pendant tout ce temps, le gouvernement congolais a rejeté la responsabilité des violences sur les soi-disant « terroristes radicaux de l’ADF », dans une tentative apparente de tromper la population congolaise, les diplomates étrangers, les journalistes, et la mission de maintien de la paix des Nations Unies en RD Congo, qui a continué à soutenir l’armée sans la critiquer.
Bien qu’il y ait encore beaucoup de questions sans réponse, ce nouveau rapport du Groupe d’étude sur le Congo met l’accent sur les responsables des massacres de Beni. Il devrait servir de base à des enquêtes judiciaires crédibles ainsi qu’à des sanctions ciblées de la part du Conseil de sécurité de l’ONU, entre autres.
L’attention portée par la communauté internationale sur la RD Congo est passée de la crise du territoire de Beni à la région du Kasaï dans le centre-sud du pays, où de nouveaux massacres ont tué plus de 5 000 personnes et ont contraint quelque 1,4 million d’autres à abandonner leurs maisons depuis août 2016, selon l’ONU. Pour en finir enfin avec ces cycles dévastateurs de violence et d’impunité, les massacres de Beni ne peuvent être oubliés. Une action forte est nécessaire pour montrer qu’il y a des conséquences pour les responsables, quel que soit leur rang ou leur position.
Ida Sawyer
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les problèmes c’est le congolais lui même qui permet le massacre chez lui, nos autorités militaires sont corrompus car ils sont là pour l’argent et non pas pour défendre la nation et c’est la faute aux grands dirigeants qui hésitent à les sanctionner pour les Nations Unies c’est une honte de n’avoir rien faire de concret à l’égard des tous ces pays qui s’enrichissent par la voie de la déstabilisation des autres. Je comprends que il y’a des pays qui servent des bases arrières aux grandes puissance occidentales et qui demeurent intouchable. Je suis contre les Nations Unies qui ne reste que dans les jeux des intérêts et non la défense des pays menacé s exemple typique de la Lybie fautes à Sarkozy et Obama un pays rien et mieux positionné devenu plus pauvre…