Après avoir effectué une mission dans le Kasaï la semaine dernière, le Haut-Commissariat aux Réfugiés, HCR, dresse un bilan effroyable sur la situation humanitaire.
A Kamonia, territoire à la frontière entre la RDC et l’Angola, « destructions et souffrances humaines à très grande échelle résultant du conflit depuis un an », tel est le tableau sombre que présente le HCR de cette région au centre du conflit Kasaïen.
» Il s’agissait d’une première mission du HCR dans ce lieu au centre des combats. Nos collègues ont vu des villages entiers incendiés et des civils en situation désastreuse. Les services essentiels ont globalement cessé de fonctionner et un climat d’anarchie règne » a indiqué le Porte-parole du HCR, Cécile Pouilly.
Face à ce drame qui ne dit pas son nom, le HCR a lancé un appel de fonds de 102,5 millions de dollars pour financer ses opérations dans la région. A ce jour, seuls 17% de cet appel ont été financé.
Des financements sans doute pour répondre aux besoins de la population meurtrie. Selon le HCR, de centaines d’enfants se sont séparés de leurs parents. D’autres ont été témoins de leurs assassinats.
Pour l’instant, il n’y a aucun soutien psychosocial pour les traumatisés. La plupart des enfants sont placés provisoirement dans des familles d’accueil par des organisations locales. Les personnes âgées, handicapées ou malades sont en grave danger. D’après les chiffres avancés par les Nations Unies, la population déplacée est estimée à 1,4 millions.
D’après le HCR, certains congolais ayant trouvé refuge en Angola tentent de regagner leurs foyers dans le Kasaï alors que de nombreuses maisons ont été détruites les forçant à vivre dans des conditions similaires au déplacement interne.
Pour l’opinion, la classe politique congolaise doit ouvrir l’œil et le bon face au drame kasaïen et garder en tête que le combat auquel elle est appelée à faire face se joue sur plusieurs fronts sans compter le processus électoral qui ne cesse d’alimenter les débats.
La crise dans le Kasaï a commencé il y a un an et d’après le HCR, il s’étend à 9 provinces des 26 que compte la RD Congo.
Tanya Mulamba
