Kabila dauphin de Kabila: des propos qui frustrent, des actes qui interpellent

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Kabila dauphin

« Je veux que notre population de Maniema choisisse à nouveau Baba Raïs. On est d’accord ? Je dis ceci, continuons… nous avons reçu des orientations de la part du chef de l’Etat, autorité morale de la MP. nous nous désirons encore Baba Raïs Kabila Kabange. Puisque nous l’aimons tant , nous allons le voter à 100%. »

C’est en ces mots que le gouverneur ad interim du Maniema s’est adressé à sa population dès son retour de Kinshasa. Lui qui a remplacé Tunda Kasongo validé par la cour d’appel mais réfuté plus tard par la Cour Suprême, comme l’avait prédit des jours plutôt le SGA de la Majorité, Joseph Kokonyangi.

Mise en place de la stratégie « Kabila dauphin de Kabila » par la MP?

C’est pourtant clair. D’autant plus que cette déclaration vient après celle de Shadary d’il y a une semaine : « C’est le secrétaire permanent du PPRD qui vous parle. Je suis la bouche autorisée pour vous dire la vérité. Joseph Kabila était. Il sera »!

 

Du Dauphin à « Jophin »

Alors que hier on parlait de dauphin, aujourd’hui la tendance voudrait que l’on parle de « Jophin ». Et si toutes les routes mènent à Rome, les manigances actuelles du régime mèneraient elles au maintien du pouvoir en place.

La récente nomination des 3 membres de la Cour Constitutionnelle par le Chef de l’Etat s’avère révélatrice. Même si le président ne dit toujours pas clairement si il est partant ou demeurant. Ses intentions telles une iranienne émancipée ne sont pas voilées.

Aussi taiseux soit-il, ses actes expliquent plutôt pas mal de choses sur ses intentions véritables. Et au jour le jour, ses faits et gestes tendent à corroborer cette hypothèse.

Le dernier geste et le plus controversé est les noms reprisent sur son ordonnance portant nomination des 3 remplaçants à la Cour Constitutionnelle.

Joseph Kabila nomme en fait 2 de ses proches, juges à la Cour constitutionnelle. Cette même Cour chargée de Juger le président de la République et le Premier ministre. Mais aussi aussi de trancher les contentieux et litiges électoraux.

 

Kabila place-t-il ses pions pour des enjeux à venir ?

 » Ça y est, la boucle du cirque électoral de Kabila est bouclée. La cour constitutionnelle est tombée. Norbert Nkulu est l’un des architectes de la révision de la constitution en 2011 et de la stratégie de glissement. On attend toujours de vraies élections sous ce régime? « , tweete la Lucha sur son compte officiel.

Le choix de ce cacique du pouvoir crédibilise-t-elle la rumeur accusant la MP de tenter de contourner la Constitution?

Un scénario où la Majorité va déposer la candidature de Kabila à la CENI au mois de juillet. Cette candidature sera rejetée. Et au finish tous s’en remettront à cette Cour constitutionnelle. Et enfin de compte, elle tranchera en faveur de la candidature du chef de l’État.

Pas loin de le croire d’autant plus que les 2 démissions des membres de la cour sont restées inexpliquées jusqu’à ces jours. Et les procédures de nomination ont été entaché d’irrégularité.

 

Kikaya n’écarte pas l’existence d’un débat sur cette éventualité

Intervenant sur la Deutsche Welle (DW) mardi, Barnabé Kikaya Bin Karubi confirme l’existence d’un débat autour de la représentation de Joseph Kabila. Toutefois, le Conseiller diplomatique du Raïs s’est réservé de dévoiler la position officielle du régime par rapport à cette éventualité.

 

Moïse Dianyishayi

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