Transport en commun : le phénomène demi-terrain bat son plein à Kinshasa

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Le lancement, début avril, du contrôle des documents de bord des automobiles engendre de nombreux embouteillages et une hausse momentanée du coût de transport. Ce contrôle porte essentiellement sur le certificat de contrôle technique et la vignette dans le but d’éviter les accidents de la circulation et arranger les routes.

 

Un bon nombre de transporteurs non en règle avec ces documents imposés par l’Hôtel de ville s’abstiennent de mettre en circulation leurs véhicules. Ce qui crée une rareté des transports en commun dans certains tronçons. Nous pouvons citer les tronçons : Victoire – Boulevard, Kintambo Magasin – Gare centrale, UPN – Rond point Ngaba, Lemba – Boulevard, etc. D’autres chauffeurs attendent des heures creuses pour entrer en circulation. Une manière pour eux de contourner les agents de la Police de circulation routière (PNC). Ce qui occasionne des embouteillages monstres à partir de 18h00.

Depuis le début du contrôle technique, les Kinois ont du mal à trouver un moyen de transport. Les arrêts de bus sont pleins dès les premières heures de la matinée. Les bus et taxis-bus du Gouvernement congolais n’arrivent pas à compenser cette rareté.
Cette situation combinée au délabrement de la route, amène les automobilistes à se faire de l’argent sur le dos de passagers.

Ainsi, les prix de la course en taxi ou taxi-bus sont revus à la hausse, multipliés par deux ou par trois sur certains tronçons.

 

Phénomène demi terrain : véritable casse tête

 

L’opération du contrôle technique des véhicules a occasionné une rareté des transports le jour. Et le soir, elle a créé des vastes embouteillages. Pour les taxis motos et automobilistes, c’est une aubaine. Ainsi, ils sectionnent le trajet pour faire payer le double, voire le triple du tarif normal.

C’est ce que les Kinois appellent ‘‘demi-terrain’’, une pratique qui frise l’escroquerie. Elle consiste à sectionner le même itinéraire en deux ou trois tronçons.

Aussi multiplient-ils carrément le tarif par deux ou par trois. À prendre ou à laisser. Et malheur à celui qui a les poches non garnies. Il s’expose à emprunter ‘‘la ligne 11’’, c’est-à-dire la marche à pied.

Dans la commune de Ngaliema, par exemple, les passagers empruntant la ligne DGC-Pompage ne sont pas épargnés par les caprices de ces conducteurs de motos et d’automobiles.

Qui ont usé de cette pratique de ‘‘demi terrain’’ jusqu’au niveau de Camp Munganga en exigeant 500 Fc. Avant de poursuivre sur Pompage en faisant débourser le même montant.

S’agissant des motos, ici, la pratique de ‘‘demi-terrain’’ n’est pas de mise. De 500 Fc, on est passé à 1 000 Fc pour une course normale entre l’arrêt Yolo Médical vers rond point Victoire.

 

Contrôle technique, délabrement des routes et bouchons

 

Voici les 3 maux à la base de cette hausse momentanée du prix de transport.

Interrogés à ce sujet, les conducteurs ont reconnu le méfait de cette pratique mais ils disent faire ça pour totaliser les frais de versement à leur patron.

 » Comment allons totaliser les frais de versement. Dans la journée, contrôle technique et le soir embouteillage. Nous n’avons pas le choix, » déclare un taximan.

Le prix du carburant à la pompe ayant été revu à la hausse, le tarif de la course n’a pas connu de majoration.

Pour eux, le carburant est brûlé pour rien parce qu’ils ne gagnent rien à cause des fréquents contrôles le jour. Et d’interminables embouteillages le soir. L’état délabré de la route n’arrange rien à cette situation.

Au bout du compte, ce sont les usagers qui paient le plus lourd tribut à cette situation. D’autant plus que leur pouvoir d’achat est faible. Ainsi, beaucoup préfèrent marcher à pieds. Le long du boulevard Lumumba, l’on peut apercevoir des longues files des hommes, femmes et enfants qui descendent vers le district de Tshangu. Ils viennent parfois du centre ville ou des zones industrielles de Limete pour marcher jusqu’à Masina, N’sele voir Maluku.

 

Thierry bishop Mfundu

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