Conférence des donateurs : la RDC toujours non partante

share on:
Diplomatie congolaise

La RDC oppose toujours un refus catégorique à sa participation à la conférence humanitaire de Genève prévue le 13 avril. L’objectif de cette conférence est de lever les fonds pour soutenir les secteurs défectueux du pays.

 

À ce sujet, le Vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Léonard She Okitundu a confirmé la position du Gouvernement. C’était lors d’une conférence de presse, mardi 03 avril. Il a signifié la formalisation du refus catégorique de son gouvernement de participer à cette Conférence.

Cette position du Gouvernement a été transmise aux instances onusiennes dans une correspondance adressée au Secrétaire général des Nations Unies. Elle a été remise le 31 mars dernier à sa Représentante spéciale en RDC, Leila Zerrougui.

 

Qu’est-ce qui motive ce refus ?

 

Plusieurs raisons expliquent le refus de la RDC à participer à cette conférence des donateurs. La raison principale demeure, selon She Okitundu, le classement de la RDC en L3 (Level 3). Le niveau de gravité le plus élevé.

Ce niveau de catégorisation offre, à la RDC, l’image d’un pays de catastrophe extrême et généralisée.  Comme pour dire que la situation humanitaire du pays est comparable à certains pays comme le Yémen ou la Syrie.

Ces pays sont marqués par 4 choses dont les plus criantes sont les guerres de haute intensité. Et puis, il y a présence des plusieurs forces militaires et qui engagent les armées de plusieurs pays. Ensuite, il y a des bombardements massifs et récurrents. Enfin, il y a une situation de non état.

Selon She Okitundu, le RDC ne peut pas être placé dans cette catégorie. Selon lui, le pays fait face à des attaques non conventionnelles et asymétriques des groupuscules terroristes et des groupes armés.

Bien que la situation humanitaire soit peu reluisante dans certains coins du pays, le Gouvernement trouve exagérer et excessif la description qu’on en fait.

 

Le non-respect de la souveraineté de la RDC

 

Pour She Okitundu, il est aussi question de l’unilatéralité irrespectueuse de la souveraineté de la RDC. Il s’est d’ailleurs indigné auprès d’Antonio Guterres du fait que la RDC ne soit pas impliquée au préalable. Comment selon lui, la RDC qui est concernée dans cette conférence n’est pas associée dans le processus de préparation et d’organisation.

Et cela même dans la définition commune des termes de référence ainsi que des mécanismes de suivi. Mais aussi dans la mise en œuvre du programme qui en découle, et enfin le rôle dévolu au Gouvernement congolais pendant cette conférence.

D’après le patron de la diplomatie congolaise, cette attitude « inédite » des partenaires humanitaires est contraire aux textes internationaux en la matière. Il faut selon lui qu’on établisse la responsabilité première de chaque Etat dans la gestion des aides humanitaires.

Il s’est appuyé sur la résolution 46/182 du 19 décembre 1991 de l’Assemblée générale de l’Onu.   Cette résolution porte sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence. Il a aussi rappelé la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique.

Le refus du Gouvernement formalisé par Léonard She Okitundu rejoints celui annoncé il y a une semaine par José Makila.

Ce dernier qui faisait l’intérim du premier ministre avait conditionné la participation de la RDC par une réunion préalable avant la conférence proprement dite.

Elle aura pour but d’harmoniser les points de vue sur des matières qui fâchent. Cela en vue d’avoir un même entendement dans la conduite des affaires humanitaires en RDC.

Les autorités congolaises estiment que l’activation du niveau d’urgence humanitaire le plus élevé basée sur des faits non réels, constitue un frein pour le développement du pays. Pourtant, le pays est en quête de son redressement après cette période post-conflit.

 

Thierry bishop Mfundu

Leave a Response

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.