Elections: que devient le Rassemblement ?

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RASSOP

A neuf mois de la tenue des élections générales, chaque état-major politique affûte ses armes et met en place des stratégies pour gagner. Le conclave d’’Ensemble pour le changement’’ s’inscrit bien dans cette logique.

 

Faire élire Moïse Katumbi lors de la présidentielle de décembre, tel est l’objectif que s’est assigné cette plate-forme électorale à l’occasion de son conclave inaugural tenu du 9 au 12 mars à Johannesburg.

Pour une certaine opinion, cette méga plate-forme de soutien à la candidature de cet ancien et dernier gouverneur de l’ex-province du Katanga vient consacrer la mort du Rassop. Théoriquement, on dira non ! Car le Rassemblement n’a jamais été une plate-forme électorale. Elle a été, elle est encore pour les nostalgiques, plutôt un regroupement des forces politiques et sociales pour le respect de la constitution et surtout l’alternance. Et depuis la signature de l’accord de la CENCO, toute la rhétorique a tourné autour du respect de ce compromis politique.

La majorité présidentielle, quant à elle, s’est employée à le violer systématiquement. Le choix du 1er ministre et celui du président du CNSA n’ont eu pour seule motivation que de plomber le processus porté à bout de bras par les prélats catholiques.

 

Entre-temps, sur terrain, le Rassop, orphelin de son leader Etienne Tshisekedi, s’essouffle.  Avec l’entrée en lice du CLC et de la CENCO, il a carrément battu en retraite. A la base, il y aurait un problème de coordination et sa communication poserait question. D’où l’interpellation, il y a trois mois, du G7 pour que les membres du Rassop aient : « le même entendement sur le sort de l’accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016 (…) ainsi que sur les voies et moyens d’atteindre l’objectif stratégique de ‘’la transition sans Kabila’’. Nous devrions aussi convenir des éléments de langage à tenir quant à ce ». Fin de citation.

Apparemment, cette interpellation n’a pas eu de suite. Et le Rassop a choisi de s’effacer. Même si les principaux leaders de ce regroupement, à savoir Félix Tshisekedi, son président, et Moïse Katumbi affichent souvent leur unité.

Il est clair que la sortie tonitruante d’ ‘’Ensemble pour le changement’’ sonne le glas du Rassemblement. Et ce, malgré les déclarations de bonnes intentions. Tout porte à croire en effet que la nouvelle plate-forme du richissime Katumbi, qui a par ailleurs repris à son compte toutes les revendications du Rassop, va se concentrer sur la candidature de son joker.

 

Plus question de se laisser distraire par une frange ‘’radicalisée’’ du Rassemblement mue par l’idée d’une chimérique transition sans Kabila. Tout devrait être fait pour gagner la bataille électorale devenue inéluctable. C’est l’essentiel du message envoyé par les katumbistes

Pendant ce temps, à l’UDPS, et nonobstant les tentatives de rapprochement avec d’autres forces de l’opposition dont l’UNC et le MLC pour une probable coalition électorale – la preuve des frictions au sein du Rassemblement – par son secrétaire général adjoint en charge des relations extérieures F. Tshisekedi, la position reste inchangée : une transition sans Kabila et l’application effective et intégrale de l’accord du 31 décembre. Des préalables pour s’engager dans le processus électoral, a rappelé le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund.

S’il n’y a aucun acte officiel qui dissout ladite plate-forme, nul doute que les divergences sur des questions essentielles révèlent le blocage en son sein. Il est donc utopique de croire que cette plate-forme constituée à Genval sera la même ou va continuer à exister effectivement.

 

JPD Libaku

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