Bruno Tshibala: entre affaire de familles et affaire d’Etat

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Décidément, Bruno Tshibala n’arrêtera pas de nous effarer par son style de gestion. Et le Congo n’en finira pas avec ses scandales devenus quotidiens. Alors que tous les regards sont tournés vers des problématiques liées au social et à l’organisation des élections, la primature, sa primature, fait à nouveau parler d’elle.

 

En effet, il y a quelques jours, une vidéo mettant en scène des membres du cabinet du Premier ministre se livrant au pugilat, avait fait le tour des réseaux sociaux. Le monde entier a pu ainsi se rendre compte du type de conseillers recrutés par Brutshi, parmi les membres de sa famille biologique et ses plus proches amis, pour l’aider à exercer ses prérogatives de chef du gouvernement.

 

Quand la primature se transforme en ring !

 

A la base de cette scène odieuse mettant aux prises d’un côté Harmed Kili Baka, gendre et conseiller technique en charge des PME et PMI, et de l’autre, Candy Nsomue, fille du directeur de cabinet et membre du cabinet, venue à la rescousse de son père, on relève le refus du directeur de cabinet de signer l’ordre de mission du gendre du 1er ministre pour la Belgique. Très remonté contre le chef du cabinet et se prévalant certainement de sa position de membre de la famille du Premier, Kili Baka n’a pu se contenir. S’en est suivi ce qui a tout l’air d’une bataille rangée. Le camp des Tshibala et celui de Nsomue Nsomue, déjà mis en cause pour le ‘’détournement’’ des salaires d’un groupe de conseillers et chargés d’affaires du cabinet non payés depuis cinq mois. La primature n’a pu retrouver finalement sa ‘’quiétude’’ qu’après l’expulsion par la police de l’infortuné gendre du Chef.

 

Pour se laver de cet affront, le 1er ministre, de l’Europe où il se trouvait, a dû suspendre ses collaborateurs indélicats impliqués dans ce scandale d’un autre genre.

 

Combien de conseillers comptent finalement Tshibala ?

 

Intervenant 24 heures après sur les antennes de Top Congo pour donner sa version de ce qui s’était produit, le directeur de cabinet a révélé qu’à son insu le 1er ministre avait recruté  800 conseillers. D’où la difficulté de les payer au regard de l’enveloppe disponible. Boum ! 800 conseillers. Sans rire. Je dis 800 conseillers. Pire folie.

 

Cependant, dans une interview accordée au magazine panafricain francophone Jeune Afrique, Bruno Tshibala a laissé entendre, sans convaincre du reste, que son cabinet comprend 300 membres dont 80 conseillers. ‘’Et parmi ces derniers, l’on trouve des personnes à qui nous faisons appel, de manière ponctuelle, pour exécuter certaines tâches spécifiques. Ils ne sont donc pas des conseillers à proprement parler’’, dixit le 1er ministre. Ce qui relève, d’après lui, de son côté socialiste. Drôle de socialisme tout de même. Peut-être que le 1er ministre vient là d’inventer un nouveau socialisme. Celui de sa primature et au seul bénéfice de sa famille et de ses amis.

 

Quelques jours avant la vidéo de la rixe, son conseiller spécial chargé de missions et son porte-parole, en même temps son neveu, Me Patrick Mutombo, ancien cadre du Parti Travailliste de Steve Mbikayi, aujourd’hui passé dans l’UDPS aile Tshibala, avait déclaré que Bruno Tshibala disposait d’une centaine de conseillers.

 

Ça fait trois versions. Celle du conseiller spécial, celle du directeur de cabinet et celle du 1er ministre lui-même. Faut-il rejeter la version du directeur de cabinet, qui a entre-temps démissionné de son poste ? Que nenni ! Comment ne pas prendre en compte et au sérieux la version de celui qui est, pardon, a été la cheville ouvrière de ce cabinet. Très clairement, le 1er ministre est dans des sales draps.

 

Tshibala appelé à déposer sa démission

 

A ce niveau de responsabilité, il devrait, avant même qu’on le contraigne à démissionner, tirer les conséquences qui s’imposent plutôt que de continuer à salir ‘’allègrement’’ la République.

 

Bagarre à la primature devenue entre-temps la cour familiale, cabinet pléthorique en dehors de toute rationalité, cela suffit pour que Brutshi, qui avait pris la place de Fatshi, plie bagage. Dans un pays sérieux, il n’y aurait même pas eu débat. Pour son honneur et celui du pays.

 

De toute façon, Bruno Tshibala comme 1er ministre n’est pas le fruit du consensus de la CENCO. Au contraire, son avènement à la primature aura rompu ce compromis national. Vivement qu’il démissionne ou qu’il soit simplement débarqué afin que le Congo préserve le semblant de dignité qui lui reste. En attendant des lendemains meilleurs.

 

JPD Libaku

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