CENCO : « le peuple doit barrer pacifiquement la route à toute confiscation de pouvoir »

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Les évêques de la CENCO se sont réunis en Assemblée plénière extraordinaire, du 15 au 17 février 2018. Mus par la sollicitude pastorale, Cardinal, Archevêques et Evêques de la RD Congo, ont examiné la situation sociopolitique du pays. Au menu, la répression sanglante des marches, le dénigrement de l’Eglise, l’insécurité, l’Accord de la Saint-Sylvestre, la machine à voter.

 

« Corps du Christ, l’église n’est inféodée à aucune organisation politique. Sa seule préoccupation, c’est contribuer au bien-être du peuple congolais tout entier, à la sauvegarde et à la promotion de la dignité de la personne humaine, au respect de la vie, des libertés et des droits fondamentaux », précise, d’entrée de jeu, la CENCO.

 

Une façon pour la Conférence Episcopale Nationale du Congo de dédouaner l’Eglise catholique de toutes les accusations de parti pris. Surtout que, s’indigne les prélats, une série de campagnes d’intoxication, de dénigrement, voire diffamation est de plus en plus entretenue. Celle-ci tend principalement, à affaiblir la force morale de l’Eglise et à détourner l’attention du peuple de vrais enjeux.

 

« Inébranlables dans notre foi en Jésus-Christ…, nous n’abandonnerons jamais notre engagement pour l’avènement d’un Etat de droit », affirment-t-ils.

 

Pour cela, la CENCO tout en formulant des recommandations aux institutions nationales et en appelant à l’accompagnement des institutions internationales recommande au peuple congolais de demeurer débout et vigilant ainsi que de prendre son destin en main autant par la prière que par des initiatives de nature à barrer pacifiquement la route à toute confiscation de pouvoir.

 

Les 5 fléaux de la dictature en RD Congo, selon la CENCO

 

Pour la CENCO, cinq faits graves entravent la tenue des élections en vue d’une alternance au pouvoir en RD Congo.  Ceux-ci constituent des fléaux manifestés par des attitudes hostiles de la part du pouvoir en place. Il s’agit entre autres :

  • De la répression sanglante des marches pacifiques. La CENCO trouve, en effet, étrange qu’il y est autant de morts, de blessés, d’arrêtés… lors des marches pacifiques. Car, s’interrogent les prélats, quels crimes ces chrétiens commentent-ils en manifestant pacifiquement ?

 

  • De la campagne de dénigrement et de diffamation de l’Eglise catholique et sa hiérarchie. Les prélats, estiment que toutes ces campagnes visent à détourner l’attention du peuple congolais de vrais enjeux. S’attaquer à l’église catholique qui depuis le 31 décembre 2017 tient tête au pouvoir, serait une manœuvre dilatoire. Et malgré les attaques, parfois personnelles, les prélats restent unis et tous tournés vers le bien-être du peuple congolais.

 

  • De la recrudescence de l’insécurité. Pour la CENCO, l’insécurité dans le grand Kasaï, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri fait penser à la balkanisation du pays. Et que dire, des éleveurs « étranges » et armes du Kwango et Kwilu ? Cela amène à se demander, s’interrogent les prélats, à qui profite cette déstabilisation du pays ?

 

  • De l’application sélective et biaisée des dispositions de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Médiateur de ce dialogue, la CENCO s’interroge sur l’organisation des élections, passant outre les préalables de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Il serait temps, estiment les prélats, d’appeler au sens de responsabilité de tous et de chacun.

 

  • Le cinquième fléau, bien évidemment, est la machine à voter que d’aucuns estiment être la machine à tricher. A ce sujet, la CENCO reste perplexe du fait que le projet de la machine ne fait pas l’unanimité. Ainsi, les prélats invitent la CENI à lever l’équivoque et les suspicions autour de cette machine à voter.

 

Arthur Bitambi

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