Kinshasa : Tentative d’enlèvement de l’activiste Merphy Pongo (Récit)

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Photo Merphy Pongo

En République Démocratique du Congo, les menaces et tentatives d’enlèvement à l’endroit des activistes et membres de l’opposition se font de plus en plus de la place.

 

Dénoncer un fait partial serait synonyme d’être la cible fatale des agents de sécurité identifiés ou non identifiés au service d’un haut responsable ou d’un groupe d’individus bien placés.

 

Cette épée de Damoclès placé sur la tête des plusieurs acteurs politiques et de la société civile, met en insécurité criante tous ceux qui militent pour l’alternance à la tête du pays et l’avènement d’un état de droit en dénonçant haut et fort certaines injustices dans le pays.

 

Cette tentative de musèlement, Merphy Pongo, jeune activiste membre de la plateforme regroupant plusieurs activistes et mouvements citoyens dénommée « Jeunes Pro changement », a failli en faire le frais le soir du samedi 18 novembre 2017 près de son domicile.

 

Et n’eût été son appel au secours, nous nous interrogerions encore sur le sort qui lui serait réservé par cet horde de criminel agissant sous couvert de la sureté nationale.

 

Encore dans l’émotion, 72 heures après cet événement, Merphy Pongo raconte à capsud.net le récit de cette mésaventure.

 

J’étais paisiblement assis à la maison en train de regarder un film sur mon ordinateur, débute le jeune activiste.

Tout d’un coup, mon téléphone sonne. Quand j’ai regardé, c’était un numéro que je ne connaissais pas (+243 81 037 38 63). La personne au bout du fil était de sexe féminin donnant l’air d’une personne qui m’était familière et voulait me rendre une visite vespérale.

Avec insistance, elle m’annoncera qu’elle était devant notre portail. Je suis sorti mais personne !

Je me suis donc dirigé vers l’allée principale, téléphone à l’oreille pour essayer de localiser la fille.

C’est là qu’à ma grande surprise, je vois passer une jeep de couleur noire non immatriculée et vitre teintée. Puis une deuxième jeep s’arrêta juste devant moi. Soudain, deux gaillards sortent de la jeep et voulurent me pousser de force dans la jeep.

Grâce à Dieu et j’ai réussi leur échapper criant et appelant au secours !

Et quand, quelques temps après, j’ai essayé de rappeler ce numéro par un numéro masqué, au bout du fil c’était la voix d’une fille qui parlait Swahili avant de raccrocher subitement.

 

Et comme ils tenaient à tout prix à leur mission, ces criminels sont revenus 24 heures après dans le quartier du jeune activiste le recherchant avec une photo en mains.

Hier, ces deux jeeps noires ont fait plusieurs tours sur notre avenue et les conducteurs de ces jeeps avec ma photo en mains, interrogeaient les passants : « Avez-vous vu Merphy le soir »?

Pourtant, c’est depuis 7h du matin que j’étais sorti de la maison pour aller à mon église pour revenir à la maison à 20 h. C’est là que j’apprendrai encore cette nouvelle.

 

Très connu pour ses analyses pointues sur la situation socio-politique et juridique de la RDC, Merphy Pongo est pour l’instant obligé de vivre réfugié par crainte d’être à nouveau attenté.

 

Propos recueillis par Arthur Bitambi

1 Comment

  1. Dénoncer les abus du pouvoir de Kabila suppose avoir commis un crime. Dès lors, vous serez l’objet de poursuites par les agents de securité avec coe consequences, arrestation arbitraire, assassinat

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