RDC : Une semaine de tous les espoirs et de tous les dangers

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C’est une semaine de tous les espoirs comme de tous les dangers qui commence avec le premier point culminant du mercredi 15 novembre 2017 avec l’appel de la première grande manifestation nationale. Cette protestation initiée par les associations de la société civile et les mouvements citoyens pro-démocratie ayant pour but le rejet du calendrier électoral publié par la CENI le 5 novembre 2017, mais aussi et surtout pour le réclamer le départ du président Joseph Kabila de la tête du pays au plus tard le 31 décembre 2017.

 

Une semaine de tous les espoirs que de la réussite de cette première journée dépendra la suite de celle du 28 novembre 2017 programmée par l’opposition politique, mais également toutes les actions futures jusqu’à la date du 31 décembre 2017.  Une semaine de tous les dangers en rapport avec ce que sera la réaction des forces de sécurité du régime face aux manifestants alors que ledit pouvoir a semblé engranger une première victoire avec l’appui de presque l’ensemble de la communauté internationale sur son calendrier électoral renvoyant les élections initialement prévues en fin d’année 2017 pour celle 2018.

 

UN TOUR D’HORIZON DES FORCES EN PRÉSENCE

KINSHASA

 Si Kinshasa capitale -province du pays semble cristalliser la contestation, c’est la ville qui bouge le moins depuis le début de la récusation du calendrier électoral contesté de la CENI. Annoncée comme la première grande manifestation contre le régime de Kabila par l’appel du 7 novembre 2017 de Sindika Dokolo et son mouvement citoyen Les Congolais debout, « l’opération Trompettes de Jéricho » n’aura connu qu’un début mitigé. Le bruit avec concert des casseroles et autres klaxons pour signifier son indignation au régime n’aura pas connu le retentissement attendu.

 

Dans l’entre-temps, dans la journée du même 7 novembre 2017 ; c’est le président de la CENI Corneille Nangaa qui recevait le plus haut gradé policier de la ville de Kinshasa pour discuter de la « sécurisation du processus électoral ». En dehors de cette présentation officielle, de quoi d’autre Corneille Nangaa et le Commissaire Général Amuli de la Police Nationale Congolaise (PNC) ont-ils de plus discuté ? Selon les observateurs, les jours à venir seront cruciaux dans la frondeuse capitale Kinshasa.

 

Le CENTRE

Jusque-là, aucune manifestation d’envergure dans les provinces du centre du pays en attendant ce mercredi 15 novembre. Ce qui n’a pas empêché les autorités provinciales tous issues des rangs du parti au pouvoir le PPRD de multiplier avertissements et autres mises en garde contre les potentiels manifestants.

 

Selon notre correspondant, les jeunes des mouvements de cette partie du pays meurtrie par le conflit dans l’Espace Grand Kasaï sont aussi déterminés que jamais pour faire entendre leurs voix dans les jours à venir. Pendant ce temps tant bien que mal, les opérations d’enrôlement des électeurs se poursuivent avec moults difficultés.

 

L’EST, Le NORD-EST et le SUD

Depuis la publication du calendrier électoral contesté, les régions de l’EST, du Nord-Est et du SUD du pays sont les points les plus chauds. De Bukavu à Goma en passant par Beni-Butembo, Kisangani et voir Mbandaka avant de descendre dans le Sud à Lubumbashi, il ne se passe pas des jours sans une manifestation ; et de fois qui se termine dans la violence.

 

Ce matin par exemple, les habitants du quartier Ndosho à Goma ont manifesté spontanément pour encore redire leur rejet du calendrier de la CENI qui ne reflète pas le consensus attendu et exiger le départ sans condition de Joseph Kabila et son régime. Des barricades en pierre et des poubelles brûlées jonchées les rues.

 

A Lubumbashi par exemple où la tension ne cesse de monter à cause du blocus par les éléments de la garde présidentielle et ceux de la police nationale devant le domicile de Gabriel Kyungu du G7, ce sont les quartiers de Kamalondo et Matshipisha sur route de Kasumbalesa où se trouve la ferme de Joseph Kabila qui flambent chaque nuit. Des pneus et voir des véhicules y étant incendiés chaque jour.

 

Et pour contrer toute sorte de velléité, le chef de la police provinciale ; le Général Paulin Kyungu a décidé d’installer son Quartier Général à Matshipisha en guise « d’une mise en garde sévère contre aux ennemis de la paix, des bandits et des inciviques et autres mauvais citoyens » disait-il au cours de la parade du samedi 11 novembre 2017.

 

Pour les observateurs sur place, cette précipitation dans les chefs des forces du régime traduise la peur du lendemain. Car Matshipisha a et sera toujours le quartier chaud de la contestation à Lubumbashi et tout peut basculer en un clin d’œil depuis cette base de l’opposition radicale.

 

http://www.afriwave.com/?p=5757

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