Passeports semi-biométriques : « le retrait brusque de ces passeports va réduire la mobilité et amplifier les difficultés des démarches au sein de la diaspora » (Dr. Jean-Jacques Mbungani)

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La décision du gouvernement par l’entremise du Ministère congolais des Affaires Étrangères et Intégration Régionale, MINAFET, d’invalider à dater du 16 octobre 2017 tous les passeports semi-biométriques a déclenché un tollé général. Une décision qui justifie le souci d’uniformiser l’identification des citoyens pour des raisons sécuritaires.

 

En RDC comme dans la diaspora, des voix ne cessent de se lever. Qui pour dénoncer une extorsion, qui encore pour se plaindre d’une décision visant à causer du tort à la population.

 

Joint à ce propos par capsud.net, le Docteur Jean-Jacques Mbungani Mbanda, Consul Général Honoraire (2006-2007) de la RDC à Anvers et Secrétaire National MLC Extérieur, estime que cette décision lourde des conséquences aura un impact très négatif au sein de la diaspora parce qu’elle est tombée comme un cheveu dans la soupe de manière brutale.  Allusion faite à la procédure d’obtention du passeport congolais qui nécessite d’abord le renvoi des données enregistrées vers Kinshasa où tous les passeports sont émis.

 

Cette façon de faire a dit l’ancien Consul, cause beaucoup des dommages aux bénéficiaires, qui souvent pour des besoins administratifs sont obligés d’attendre au-delà des délais leur accordés par le pays d’accueil pour des régularisations de divers dossiers.

 

« Nous avons tous appris par voie officielle que les passeports semi-biométriques seront annulés à partir du mois d’octobre. Nous ne pouvons pas comprendre que ces passeports en cours de validité soient invalidés au profit des nouveaux passeports surtout qu’au sein de la diaspora, il y a un sérieux problème de délai d’acquisition de passeports. Il faut compter entre 2 et 6 mois dans certaines représentations diplomatiques pour avoir un passeport ».

 

« Il aurait été plus sage pour le gouvernant de mettre en place une période transitoire afin de laisser le temps aux détenteurs de passeports semi-biométriques d’acquérir les nouveaux passeports », a-t-il renchéri.

 

Se fondant sur l’inexistence d’une loi internationale à ce sujet, ce Représentant du Mouvement de Libération du Congo, MLC, à l’extérieur précise qu’on ne peut pas annuler des passeports en cours de validité. C’est une mauvaise décision car non seulement elle réduit la mobilité des congolais mais pire encore elle amplifie les difficultés des démarches administratives au sein de la diaspora.

« Il est dommage que le gouvernement congolais agisse maintenant à l’improviste. On ne peut pas annuler un passeport en cours de validité, qui pour certains ont des visas de différents pays. Cela risque de créer une grandeur colère au sein des congolais de la diaspora ».

 

« Il est dommage que le gouvernement congolais agisse maintenant à l’improviste. On ne peut pas annuler un passeport en cours de validité, qui pour certains, ont des visas des différents pays. C’est une façon de réduire la mobilité de certains congolais et de rendre plus complexe les différentes démarches administratives dans le pays d’accueil. Cela risque même de créer une grande colère au sein des congolais de la diaspora », s’est-il indigné.

 

Le coût financier énorme pour l’acquisition de ces nouveaux passeports constitue aussi un frein considérable. Il y a lieu de se demander si tout congolais est capable d’acquérir ce passeport, signalons-le, le plus cher du monde.

 

Signalons pour le cas de notre représentation en Belgique seulement, obtenir un passeport vous contraint à d’énormes dépenses financières et à une période d’attente non déterminée. Un passeport ordinaire revient à lui seul à 255 euros et à cela s’ajoutent 55 euros pour d’autres documents obligatoires (25 euros Attestation de nationalité et 30 euros pour la légalisation de l’autorisation parentale). Une fois la demande de passeport introduite, il ne vous reste plus qu’à espérer le recevoir au plus vite, c’est-à-dire dans 2 mois. Car au pire de cas c’est dans 6 mois.

« Donc tout ressortissant congolais détenteur d’un passeport semi-biométrique, devra à partir d’octobre 2017 renvoyer tout voyage vers son pays d’origine à avril 2018 quel qu’en soit l’urgence », a-t-il conclut.

 

Berckmans Kitumu

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